Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, annonçait la semaine dernière le maintien des examens finaux du bac, BTS et brevet des collèges 2021. Pourtant, des syndicats d’enseignants et de lycéens demandent l’abandon de l’épreuve du Grand oral, prévue entre fin juin et début juillet 2021.
La « neutralisation du Grand oral »
Dans un communiqué publié le 8 avril, le Snes-FSU, le SIA, le SNPI-FSU et le Snetap-FSU dénoncent les « nombreux problèmes » soulevés par le maintien de l’épreuve du Grand oral et réclament sa « neutralisation ».
Pour eux, le Grand oral « tel qu’il est actuellement conçu s’inspire ouvertement d’épreuves du supérieur (Science Po ou l’ENA…) et n’en retient qu’une caricature formelle ». De plus, ils estiment que la mise en place d’un travail efficace sur l’oral « suppose que les professeurs soient formés (et pas quelques mois seulement avant la passation de l’épreuve !) et que les moyens leurs soient donnés de travailler réellement l’oral en classe avec leurs élèves ».En effet, s’interrogent-ils « comment travailler l’oral avec un groupe de 35 élèves sans qu’aucun dédoublement ne soit prévu à cet effet ? ».
De plus, ils dénoncent les conditions de préparation dégradées et inégales de l’examen, chamboulées par « le passage à l’hybride dès le mois de novembre dans certains lycées puis le passage à l’école à distance depuis quelques jours ». Pour eux, ces conditions vont contribuer à renforcer les inégalités, puisque « dès le mois de novembre les lycées se sont organisés différemment les uns des autres », et que les écarts risquent encore de se creuser avec l’enseignement à distance.
« Nous sommes dans le flou. Nos professeurs également »
Du côté des élèves, Mathieu Devlaminck, président de l’Union nationale lycéenne (UNL), confirmait mercredi dans le Figaro que « les conditions n’ont pas été réunies cette année pour que les élèves passent l’épreuve sereinement ». L’organisation a également réclamé l’annulation de l’épreuve.
Des lycéens avaient d’ailleurs lancé, début mars, une pétition allant dans le même sens, qui a aujourd’hui récolté plus de 23 000 signatures. « Nous ne savons pas qui seront les jury, nous ne savons pas comment doit être la forme de la présentation, nous ne savons pas si l’épreuve aura lieu avec ou sans le masque. Mais surtout, les informations sont différentes entre les lycées qui ne possèdent pas les mêmes moyens. Nous sommes dans le flou. Nos professeurs également. Nous nous sentons abandonnés par l’Éducation Nationale », déplore la pétition. Les lycéens interpellaient le ministre : « Monsieur Blanquer, regardez la réalité en face.[…] Vous vous souciez de l’égalité éducative des jeunes mais celles-ci ne cessent de se creuser. Le Grand Oral de cette année ne peut se faire par manque d’informations mais surtout de temps », affirmaient-ils.
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