Guingamp, Bayonne, Perpignan, Colmar, Bastia… Samedi 29 mai, de nombreuses villes en France ont vu leurs rues se remplir de plusieurs milliers de manifestants venus soutenir l’enseignement des langues régionales.
En cause : la censure par le Conseil constitutionnel de « l’enseignement immersif » figurant dans la loi Molac, promulguée le 21 mai.
Une loi anticonstitutionnelle ?
Le texte prévoit entre autres de généraliser l’enseignement des langues régionales comme matière facultative, de la maternelle au lycée.
Mais il devait également permettre aux classes bilingues des écoles publiques d’adopter la méthode de l’enseignement immersif pour favoriser l’apprentissage des langues régionales : breton, catalan, basque, corse, alsacien… Actuellement, l’enseignement immersif en langues régionales est pratiqué par des écoles associatives de droit privé, comme le réseau d’écoles Diwan où les enseignements sont dispensés en breton.
Cependant, le 21 mai, le Conseil constitutionnel a censuré partiellement la loi, estimant que l’enseignement immersif était contraire à l’article 2 de la Constitution, qui stipule que « La langue de la République est le français. »
Un enjeu politique ?
Le député breton Paul Molac, à l’origine du projet, a réagi à cette décision pour Ouest-France :
« Il s’agit d’une vision politique de quelque chose de pédagogique. Ceci vise les services publics et associés. Les écoles associatives risquent de fermer, puisque la décision du Conseil constitutionnel pourrait leur enlever tout financement. Demain, on pourrait ne plus payer les professeurs ».
Il estime par ailleurs que « c’est au gouvernement de rattraper la bêtise« , reprochant à Jean-Michel Blanquer d’être à l’origine du recours au Conseil constitutionnel. Le ministre de l’Education a en tout cas affirmé être en faveur du bilinguisme :
« Le Conseil constitutionnel rejette le mot « immersif » mais consacre le bilinguisme, ce dont les partisans de l’enseignement des langues régionales – dont je suis – doivent se réjouir. […] Le bilinguisme, qui consiste à travailler deux langues en même temps, est plus bénéfique que l’apprentissage en une seule langue. »
Jean-Michel Blanquer pour Ouest-France
Emmanuel Macron a quant à lui publié un message sur son compte Facebook ce samedi, déclarant que « les langues de France sont un trésor national.
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