Face à la reprise épidémique en France, le port du masque à l’école est de nouveau obligatoire dans toutes les classes de France depuis le 15 novembre. Avant les vacances de la Toussaint, 79 départements l’avait ôté car leur taux d’incidence s’était stabilisé au-dessous de 50 pour 100 000 habitants. Désormais, tous les départements sont repassés au niveau 2 du protocole sanitaire instaurant le retour du masque chez les enfants de primaire.
Une décision qui déplaît fortement au Collectif National des Orthophonistes de France qui estime, dans une tribune publiée dans le Figaro, que le port du masque « rend difficile les apprentissages scolaires ». Il cite notamment « les apprentissages du langage, de la lecture, la construction des émotions, les comportements des enfants mais aussi la vue ou encore le développement des fonctions oro-myo-faciales ».
« Un obstacle à l’apprentissage de la lecture »
Avec le port du masque, « l’enseignant n’a aucun retour visuel sur la bouche de l’enfant qui est en train de lire des syllabes ou des petits mots », signale le collectif, « et il va lui être difficile de s’apercevoir qu’il a bien dit «ba» et non «da» par exemple et de le corriger ». Un obstacle donc supplémentaire à l’apprentissage de la parole et de la lecture à un moment où les enfants apprennent justement à lire. La tribune pointe également du doigt « la perte de niveau sonore de 5 à 10 dB » de la voix dû au port du masque, ce qui oblige l’enfant à « soutenir un effort d’écoute et d’attention plus important ».
Par ailleurs, pour les orthophonistes, la présence du masque à l’école rappelle en permanence à « l’enfant la situation de pandémie et d’angoisse sous-jacente ». Cette situation anxiogène peut contribuer à divers risques tels que l’anxiété, les troubles du sommeil, la baisse de la concentration ou encore l’augmentation du décrochage scolaire.
Risque sur la santé physique de l’enfant
Pour le collectif, le port du masque peut aussi affecter la santé physique de l’enfant. Il « rend difficile le port des lunettes à cause de la buée », écrit-il. Conséquence : les enfants abandonnent leurs lunettes ce qui peut créer une dégradation des troubles visuels existants. Le masque provoque également « une dimunition du champ visuel » et engendre des « conséquences somatiques (irritation cutanée, gêne respiratoire, maux de tête, etc.) » sur l’enfant, alerte aussi le collectif.
Ainsi, dans le contexte où « les moins de 12 ans sont peu affectés par le Covid-19 », il « nous semble important de remettre l’intérêt supérieur des enfants au centre des préoccupations des adultes et de les laisser évoluer dans un environnement sans masque afin de leur permettre de grandir dans un contexte respectueux de leurs besoins », conclut le collectif.
Vendredi, le ministère de l’Education nationale faisait état de 4048 classes fermées, un record depuis la rentrée de septembre. 10.962 élèves ont été testés positifs au virus sur les 7 derniers jours contre 3.620 le 22 octobre. Chez les personnels de l’Education nationale, une forte hausse des contaminations a aussi été constatée : 776 cas positifs selon le dernier bilan contre 257 fin octobre. Pour le gouvernement, le retrait du masque à l’école n’est pas à l’ordre du jour…
« En date du 25 novembre, 8 890 classes sont fermées en raison de cas positifs au coronavirus selon le ministère de l’Education nationale. 21 976 élèves et 1 562 membres du personnel ont également été diagnostiqués positifs. » https://www.journaldesfemmes.fr/maman/guide-des-parents/2707676-ecoles-fermees-8890-classes-fermees-en-france-blanquer/
On dirait que l’obligation du port du masque n’est pas efficace. Bien entendu c’est la solution la moins chère, puisque ce sont les parents qui payent les masques. Mais ils payent aussi les conséquences de cette gestion de crise catastrophique, si leurs enfants doivent rester à la maison, car « cas contact ».
A quand les vraies solutions pour permettre à nos enfants de respirer sans craindre des mesures punitives (isolement etc.) ? Elles existent pourtant, il suffit que l’éducation nationale investisse un petit peu dans du matériel permettant de renouveler l’air et de faire des classes plus petites (en terme de nombre d’élèves) pour réduire la propagation des virus.