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« Il faut dix ans pour transformer le système éducatif, donc c’est normal qu’on ait encore de l’ambition pour la suite » : le 4 mars, à la suite de la candidature d’Emmanuel Macron aux présidentielles 2022, Jean-Michel Blanquer annoncait l’intention du président-candidat de réformer l’Education Nationale en profondeur.

Au lendemain de sa réélection à l’Elysée, que peut-on attendre de la politique d’Emmanuel Macron et de son ministre – qui s’est dit prêt à reprendre son poste – en matière d’éducation pour ces 5 prochaines années ?

Augmenter les salaires

Pendant sa campagne, le président Macron voulait instaurer un « pacte » avec les enseignants pour mieux reconnaître les missions effectuées en dehors de leurs heures d’enseignement (comme l’aide aux devoirs), et ainsi améliorer la rémunération des professeurs concernés.

Mais pendant l’entre-deux-tours, le candidat a changé de direction et a promis une revalorisation pour tous, sans conditions, à hauteur de 10% des salaires. Un progrès qui pourrait s’accompagner des augmentations liées aux différentes missions des enseignants. L’objectif du ministère : qu’aucun professeur ne débute sa carrière à moins de 2000 euros par mois.

Une plus grande autonomie des établissements

Ensuite, le chef de l’Etat veut que les établissements fonctionnent de manière plus autonome (notamment en matière de recrutement) et plus « locale » : pour cela, il pourrait vouloir développer le modèle expérimenté à Marseille depuis septembre dernier. « L’école ne peut pas fonctionner de la même manière à Amiens Centre, à Marseille quartiers nord et à Clichy-sous-Bois » avait-il déclaré sur France Inter début avril.

Une partie de la communauté éducative craint cependant que ceci n’installe une concurrence entre les établissements, renforce les inégalités et calque le fonctionnement des établissements scolaires sur celui de l’entreprise – avec une logique fondée uniquement sur les résultats.

Fin du statut de fonctionnaire, suppression du CAPES, super ministère…

En février, Franceinfo avait révélé des informations sur les possibles changements que pourrait entreprendre un second gouvernement Macron : la suppression du CAPES et celle du statut de fonctionnaire des enseignants. L’idée d’un « super ministère » qui regrouperait l’Education Nationale, l’Enseignement Supérieur et la Culture avait également été évoquée.

Bien que les enseignants aient vraisemblablement été un certain nombre à voter pour Emmanuel Macron au second tour – en partie pour faire barrage à l’extrême-droite – beaucoup redoutent la « destruction » du service public qu’est l’école française.