Lors de la conférence de presse de rentrée des INSPE le 27 septembre dernier, cela avait été souligné : l’année de M2 des masters enseignants est trop lourde pour les étudiants se préparant à être professeur. Depuis 2021 en effet, ils cumulent stages, mémoire de fin d’année et concours à passer sur la même année scolaire (avant cette réforme, les étudiants passaient le concours en M1) . Résultat : d’après une enquête des INSPE portant sur l’année scolaire 2021-2022, 72% des étudiants trouvent la charge de travail trop lourde.
Sur les réseaux sociaux, ils témoignent de leur épuisement, après 7 semaines de cours :
Je suis noyée. Le M2 MEEF est la pire abomination que j’ai jamais vu. La semaine prochaine j’ai 2 jours de concours blancs (6h par épreuve), à côté on me demande 2937 rendus pour mon mémoire et là je reçois un sms pour me demander où j’en suis dans ma création de séquence.
— La reine de France (@yaourtowomen) October 22, 2022
Pour cette raison j’ai choisis de passer le capes 2024, afin de vivre un M2 plus serein sans avoir à être stressée par une prépa concours et comme 4 questions restent c’est une aubaine. Tu devrais y penser peut-être, ça te permettra de souffler un peu
— Lafilleducapes (@Lafilleducapes) October 22, 2022
c’est affreux mais ce genre de tweet me soulage presque, c’était pas de la faiblesse de ma part de finir en burn out et sous anxiolytiques, à préférer passer sous un camion plutôt que de retourner en stage… plaquer le m2 à la fin du 1er semestre a été salutaire
— 🥀 lɑ cigɑle insomniɑque (@mielalien) October 22, 2022
En M2 Agreg, toutes les semaines j’ai un jour de concours blanc (so 6h d’épreuves) + environs tous les 15jours une leçon à présenter avec deux développements (démo) de 15min chacun à maîtriser par cœur. Je compatis 🥲
— Loulou 🐥 (@louisebyrt) October 23, 2022
Lors de la conférence de presse des INSPE le problème de l’attractivité des études pour devenir enseignant avait été posé. Si le problème des rémunérations est important pour expliquer la crise du recrutement des enseignants, il semble que le parcours d’études puisse aussi rebuter les candidats potentiels.
Une formatrice en INSPE et une enseignante chevronnée s’alarment des conditions dans lesquelles les étudiants préparent actuellement leur M2 :
Le master MEEF avec le concours en fin de M2 est aussi en train de devenir un repoussoir absolu (2 ans de travail intensif sans rémunération, contre 3, rémunérés, pour pouvoir postuler au CAPES interne)
— Marianne Blanchard (@MJ_Blanchard) October 24, 2022
en plus du concours (c’est le CAPES ou l’Agreg c’est le sacrifice d’une ou plusieurs années de sa vie rien que pour préparer chaque question), on leur demande de rédiger un mémoire (en plus des cours, partiels et autres…) mais qui s’est dit que c’était une bonne idée?
— Virg-A Carton (@CartonVirg) October 24, 2022
Mais quelle solution pour le rendre plus attrayant ?
Image d’accueil : Getty
Une des grande qualité demandée à l enseignant est de pouvoir rassurer les élèves afin qu ils puissent progresser…
L enseignant est en relation d aide avec
l apprenant qui doit évoluer dans un climat serein…
Pourquoi les enseignants intervenant en M2 ne maîtrisent pas toujours les techniques pour rassurer les étudiants et les encourager et les soutenir…
Pourquoi ne pas revoir certains contenus et leurs menées avec pour objectif la sérénité
D’où l’intérêt de passer l’agrégation avec un mastère de recherche disciplinaire. En plus on démarre avec un salaire plus élevé et 15h au lieu de 18 de service.
Tout le problème vient de ce que les IUFM de l’époque ont voulu imposer leur master professionnel. Autrefois le diplôme requis pour le CAPES était la licence et le concours se passait un an APRES. Puisque le diplôme requis est devenu le master, le concours doit se passer un an après : non pas en M2 (ni encore moins en M1) mais à BAC+6. Celle qui signe « lafilledu capes » a donc entièrement raison ; il faut consacrer une année entière à la préparation du concours. Et pour que ce soit encore plus cool, il faut faire un master disciplinaire puisque, contrairement à ce que croient beaucoup de candidats, le master MEEF n’est pas du tout obligatoire. Évidemment, cela rallonge la durée des études mais les statistiques prouvent que la grande majorité des lauréats sont déjà titulaires du master. Si l’on ne veut absolument pas rallonger la durée des études et même la réduire une autre solution est possible : on passe comme autrefois le concours à Bac+4 et on donne aux lauréats l’équivalence d’un master complet après l’année de stage.