En octobre 2022, le Conseil Scientifique de l’Education Nationale a publié une note d’alerte sur l’enseignement de la lecture en CP, accompagnée d’une lettre aux enseignants et de recommandations issues de la recherche scientifique sur le sujet. Ces documents font état de l’enseignement actuel de la lecture par les professeurs des écoles – jugé parfois sévèrement par le CSEN – et proposent des pistes pour gagner en efficacité.
« Des pédagogies inacceptables »
La note d’alerte présente notamment les résultats d’une enquête, menée actuellement auprès d’un échantillon représentatif de plus de 16 000 enseignants. Une enquête qui permet plusieurs constats : les méthodes les plus efficaces pour l’apprentissage de la lecture seraient les « stratégies pédagogiques à dominance phonique, fondées sur l’apprentissage rapide et systématique des correspondances graphème/phonème. » Mais ces méthodes continueraient d’être peu utilisées par les enseignants, qui leur préfèrent des méthodes à l’approche « globale » et s’appuyant parfois sur des textes « indéchiffrables. »
« Que pourrait en apprendre l’élève, si ce n’est que lire, c’est deviner ; et qu’il doit être bien stupide, puisqu’il en est incapable ? » écrit le CSEN, ajoutant :
« Certains enseignants adoptent des pédagogies […] totalement inacceptables au regard des connaissances scientifiques actuelles »
Mieux former les enseignants
En cause, selon l’enquête : le manque de formation des enseignants, qui confient choisir leurs méthodes sur Internet et n’avoir pas toujours connaissance des ressources disponibles sur le sujet.
Le CSEN propose donc que tous les enseignants de CP aient accès à une formation dans les écoles académiques de formation, à un budget consacré à des manuels scolaires « conformes aux connaissances actuelles » et au « guide orange« , document publié en 2019 par le ministère de l’Education Nationale pour mieux « enseigner la lecture et l’écriture au CP. »
Le Conseil demande également que les enseignants ayant des élèves en difficulté bénéficient d’un « soutien supplémentaire » ; les évaluations nationales de mi-CP doivent aider à identifier ces élèves.
Très surpris de ce « réquisitoire ». Directeur, depuis dix ans, d’une école comptant 4 classes de C.P. et un C.P./C.E.1, je constate que mes collègues mettent l’accent dès le début de l’année sur les correspondances grapho-phonémiques, qui constituent la base de leur enseignement. J’ajoute que toutes les formations sur la lecture dispensées depuis plus de quinze ans en ce domaine vont dans le même sens. Laisser entendre que nombre d’enseignants utilisent des méthodes dangereuses plus ou moins apparentées à la méthode globale (qui n’a été adoptée que par un petit nombre de professionnels il y a déjà plusieurs décennies) relève d’une méconnaissance totale de ce qui est pratiqué sur le terrain. A moins qu’il ne s’agisse d’une entreprise volontaire de dénigrement dont les finalités m’échapperaient…? J’ajoute que l’article ne s’appuie sur aucune donnée chiffrée, ce qui renforce l’impression de manque de sérieux dans l’analyse.
Merci pour votre réaction, je suis bien d’accord avec vous. C’est facile (surtout sans données factuelles) de retourner la faute sur les enseignants…après on s’étonne du manque d’attrait pour ce si beau métier. Une grand merci à tous les enseignants pour votre travail de cœur qui consiste à faire grandir nos enfants malgré toutes les barrières que vous rencontrez.
Vous dites n importe quoi,la méthode globale ne se fait plus depuis bien longtemps !!! Simplement, il faut savoir isoler l unité mot d où la courte période de mémorisation de qq mots.
Essauezdefairedusyllabiquesurceci!
Et qui a contraint les enseignants à utiliser cette absurdité de méthode globale (ou semi-globale pour en édulcorer l’absurdité) ? Et s’est acharnée sur les recalcitrants qui maintenaient la methode syllabique ? Que le Conseil Scientifique revienne sur cet aveuglement pour une quelconque obscure officine est très positif, mais incriminer les enseignants dénote d’une malhonnêteté intellectuelle affligeante : un mea culpa de notre institution serait plus courageux… À quand l’étude de l’impact de la méthode globale sur la fortune des orthophonistes ?
Excellent! Par crainte de voir nos enfants grandir illettrés il y a plus de vingt ans, je leur ai appris à lire avec la méthode syllabique. Ils lisent aisément et volontiers, écrivent sans faute. Je reconnais avoir ainsi un peu compliqué la tâche de leurs institutrices de CP. Mais entre la méthode syllabique et l’ineffable Ratus, j’ai vite choisi.
Et bien justement, qui a poussé les enseignants à utiliser cette méthode globale ?
Enseignante (en cp ce1 ) depuis de nombreuses années (35 ans) et en charge de la direction depuis 7 ans , je suis tout à fait d accord avec les commentaires de mes collègues. Depuis une petite dizaine d années , c est la méthode syllabique qui est très majoritairement utilisée (voire exclusivement) .Auparavant les méthodes employées étaient mixtes dérivant de plus en plus vers les syllabiques. Je n ai jamais personnellement échangé depuis 35 ans avec qq travaillant en cp en méthode globale (neanmoins pour être honnête il y a 30 ans la methode syllabique n était pas du tout mise en avant lors des formations ) Je ne sais d où vous tirez vos données…
J’ai pendant des années utilisé une méthode mixte en y ajoutant évidemment beaucoup de syllabique…jamais eu de problèmes pour apprendre à lire aux enfants…
Allez lire ‘monsieur’ en syllabique!!
Et il serait vain de croire quun bon lecteur lise ttes les syllabes!! La lecture serait tres vide fastidieuse…
Essayer de lire ce texte…vous verrez qu’il est inutile de déchiffrer ttes les syllabes. Qu’une lecture globale du mot est bien plus efficace…et surtout que rien ne remplace- en général- une bonne culture littéraire…
Une édute de l’uvnteriisé de Cdrgaimbe a motrné que l’on peut snas prèmbole lrie un ttexe dnot les leetrts sont dans le ddorrése puor peu que la prrmèiee et la denèrrie lrette de chqaue mot reetnst à la bonne plcae. Ceci montre que le cervaeu ne lit pas teotus les ltertes mias prned le mot cmome un tout. La pruvee : aoevuz que vous n’aevz pas eu de mal à lrie ce ttxee.
Je suis complètement d’accord avec les commentaires précédents.
Lors de ma formation à l’Ecole Normale en 1979, le professeur de français nous a enjoint d’utiliser la méthode Lentin qui consiste à apprendre en affichant des textes sur les murs sans aucun appareil syllabique.
Lorsque nous refusions nous etions menacés. On nous taxait de résister à l’innovation. Je n’ai jamais utilisé cette méthode. J’ai résisté aux injonctions pédagogiques du moment.
Je suis scandalisée par votre article.
Les enseignants ont été ballottés pendant des décennies entre injonctions pédagogiques contradictoires comme la grammaire occasionnelle, l’éveil etc…
Le travail phonétique est extrêmement difficile à mener. On noud demande de le mener dès la moyenne section de maternelle et c’est parfois très abstrait.
Avant d’écrire un article il serait judicieux de visiter un nombre conséquent de classes et pas seulement au CP
méthode globale: du grotesque.et dire qu’il y a quelques décennies certains idens maîtrisaient presque une carrière d’enseignant sur ce sujet…
Pauvre éducation nationale . Ce sont des beaux penseurs et parleurs comme le Csen ou d autres sbires qui n ont jamais enseignés, ne sont pas confrontés à v’la réalité du terrain qui pondent toutes ces absurdités.
De réforme en réforme voilà ce qui tue l enseignement.
Revoyez votre copie les penseurs . Un professeur excédé par les aberrations
Vousnousils : et donc? quelle est votre analyse? dans cette article, aucun chiffre, aucune critique.
« Certains » enseignants? combien? et si cela est vrai, pourquoi utilisent-ils cette méthode?
Est-ce un moyen de justifier des formations, encore et encore? Tout cela n’est pas très sérieux et je me retrouve totalement dans l’avis de Perrenot. Je ne suis pas PE mais ce genre de sortie du CSEN est une insulte au métier en général.
Je confirme, mon épouse enseigne en CP et elle vient de me dire que personne n’utilise la méthode globale ni dans son école ni dans une autre !
Que cache cette désinformation ? Casser encore du prof ? Justifier des formations inutiles et couteuses ? Le CSEN essaie-t-il de faire croire à l’intérêt de son existence et à l’expertise de ses membres ?
Mais de quelle étude parle-t-on ? Qui sont ces 16000 enseignants de CP qui s’y sont prêtés alors qu’ils utilisent la méthode globale proscrite par le guide orange ? Sérieusement, vous voulez nous faire croire que vous avez trouvé TOUS les défenseurs actuels de cette méthode ??? Car personnellement, je n’ai jamais croisé un seul enseignant affirmant que seule la méthode globale fait foi pour apprendre à lire !!
Par contre je vous parlerai bien de mon avis sur la nouvelle lubie : la fluence. Cela consiste à faire lire le plus vite possible des « pseudo-mots » (ex:frulipoulameruz). C’est comme si je vous demandais de lire en moins d’une minute la liste des excipients d’un médicament. Si vous n’y arrivez pas, vous êtes un mauvais lecteur…. Le sens de ce que vous avez lu ?? Ha…. Ça vous intéresse de savoir ce que ça veut dire ?? Et bien il semblerait que notre cher bible orange ait oublié cet aspect. Comme si bien lire se résumait à lire vite. Personnellement, je préfère donner l’envie de lire, montrer que l’on peut trouver du plaisir à lire.
Et malheureusement, je n’ai eu aucun plaisir à lire votre article réducteur et qui casse encore du prof. Notre motivation ne tient que dans les yeux des bambins que l’on fait progresser quotidiennement, si on nous laisse encore le faire…. Jusqu’au jour où…
« Le Conseil scientifique de l’éducation nationale est composé de vingt-quatre chercheurs compétents dans les domaines de la psychologie cognitive, des sciences cognitives, des mathématiques, de l’informatique, de l’économie expérimentale, de la linguistique, de la philosophie, et bien entendu des sciences de l’éducation. »
https://www.education.gouv.fr/le-conseil-scientifique-de-l-education-nationale-au-service-de-la-communaute-educative-309492
Bien entendu, aucun enseignant de CP, de la maternelle ou d’autres classes du primaire mais des personnes à des kilomètres de ce qui se fait en classe tous les jours sur une année scolaire… Tant que les personnes qui nous dirigent ne seront pas des vrais acteurs de terrain, voilà ce que nous, enseignants, récolterons : des informations erronées, de l’incompétence, des lubies à mettre en oeuvre… Pauvres enfants qui subissent tous ces caprices de dirigeants de l’éducation, ce sont eux qui trinquent comme d’habitude !!
J’ai appris à lire pendant 20 ans à des élèves ayants des difficultés d’apprentissage et même s’il leur fallait souvent beaucoup plus de temps, ils y parvenaient. Tout en leur apprenant à déchiffrer, je m’appuyais aussi sans exclusivité sur les gestes de la méthode Borel Maisony. Mais voilà que cette méthode n’est plus compatible avec les injonctions du petit livre orange ! J’ai depuis quitté l’AIS et j’ai pu apprécier le soutien de la méthode B.M avec des CP « ordinaires ». Je m’insurge autant contre ceux qui n’y connaissent rien et accuse une méthode si peu utilisée dite globale sans qu’on sache vraiment de quoi on parle, qui serait responsables des difficultés de lecture, que contre les dictats qui prônent une seule et unique méthode universelle devant une diversité de façon d’apprendre. Les neurosciences nous donnent des pistes, c’est tout ! Or, elles semblent être actuellement la nouvelle religion.