Nouvelle bête noire des enseignants ou petite révolution ? Le phénomène ChatGPT impressionne par sa capacité à répondre à toutes sortes de questions. Développé par l’organisation OpenAI, ce chatbot est non seulement capable de tenir une conversation, mais aussi de produire une analyse littéraire ou d’écrire une chanson. Nourri par les productions humaines présentes sur Internet, l’algorithme continue d’apprendre, filtre les demandes « inappropriées » et peut même se souvenir des conversations déjà eues avec les utilisateurs . Lorsqu’on lui demande de nous parler de L’Etranger d’Albert Camus ou d’expliquer ce qu’est la photosynthèse, ChatGPT génère en quelques secondes une réponse construite :
Si ChatGPT n’est pas infaillible, comme en témoigne une expérience menée par Le Parisien, ses performances semblent déjà bousculer les habitudes des utilisateurs. Dans le monde de l’éducation, les enseignants, toutes disciplines confondues, pourraient être contraints de revoir leur façon d’évaluer les élèves. En effet, l’utilisation du chatbot par les élèves et les étudiants – l’outil fonctionne également en français – notamment dans le cadre d’évaluations, peut s’apparenter à de la tricherie et n’est pas détectable par les logiciels anti-plagiat.
D’autant que le phénomène ne tarde pas à se propager. De nombreux étudiants se sont déjà saisis de ChatGPT :
ChatGPT a une multitude d’autres applications, si vous êtes étudiant en informatique, voici comment il pourrait vous aider pour votre cours de Python : pic.twitter.com/tv9PwnPPuC
— Ayoub (@MkbAyoub) December 13, 2022
Genre j’ai mis des sujets de dissert de troisième année d’histoire dans chatGPT, ça prend genre 5s à tout casser pas plus pour générer des paragraphes entiers de dissertation qui me prendrai 2/3h à écrire
— 🥥scar (@osk2m) December 11, 2022
Des « possibilités pédagogiques »
Si ChatGPT s’invite à l’école, les changements impliqués pourraient se traduire par moins de devoirs à la maison, et par davantage de présentations orales, de travaux « créatifs » , de travaux de groupe ou de nouvelles pédagogies type « classe inversée. »
How will #ChatGPT change education?
— Daniel Pink (@DanielPink) December 7, 2022
Some predictions:
1. More flipped classrooms. (Video lectures as « homework, » hands-on projects in class.)
2. Fewer take-home exams.
3. The rise of a new breed of oral exams. (Dissertation defense meets Socrates meets TED Talk.)
Sur TikTok, le professeur de mathématique québecois Sylvain Duclos souligne qu’outre les « possibilités de plagiat », ChatGPT offre également « des possibilités pédagogiques. » Il encourage la profession à revoir ses méthodes d’évaluations, en contrôlant davantage l’utilisation d’outils numériques et en « diversifiant les traces d’apprentissage. » Pour le média québecois Le Devoir, il préconise également une meilleure « éducation à l’éthique numérique. »
De leur côté, certains enseignants commencent également à tirer parti de cette nouvelle technologie :
Du coup je suis allée jouer ChatGPT ce soir, je lui ai demandé de faire le plan de la dissertation que j’ai donné à mes étudiants cet après-midi, et depuis je suis comme ça : pic.twitter.com/fbryCn5lgw
— Barbara Gomes (@DrBarbaraGomes) December 9, 2022
Ecris le contenu de mes cours pour les derniers jours de la semaine.#ChatGPT
— Petit•e Prof (@Petit_Prof) December 15, 2022
Image homepage : Getty
Plus écologique, le perroquet savant…