Selon un rapport d’activité du ministère relayé par AEF , le nombre de médecins du travail à l’Éducation Nationale ne cesse de chuter. Ils étaient 84 en 2019, ils n’étaient plus que 65 en 2021. Soit une moyenne d’un médecin du travail pour 18 485 fonctionnaires.
Une situation qui rend extrêmement compliqué le passage d’une visite médicale du travail pour un enseignant. Beaucoup d’entre eux ne revoient jamais un médecin du travail après leur premier rendez-vous obligatoire précédant leur prise de fonction.
Jamais vu un médecin du travail à l’EN…
— Marc Meli ✌ (@MarcMeli1) December 20, 2022
Quant au Medecin scolaire on me croise 2-3 fois par tranches de 5 ans. Les élèves eux ne le voient pas…
A part avant ma titularisation, il y a près de 35 ans, je n’ai jamais bénéficié de visites médicales de prévention !
— Bogey 🇺🇦😿🍀 (@LMBogeyandK) December 20, 2022
De nombreux enseignants n’ont donc pas accès à des visites médicales tout au long de leur carrière. Pourtant, selon le décret du 28 mai 1982, relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail ainsi qu’à la prévention médicale dans la fonction publique :
« le service de médecine de prévention a pour rôle de prévenir toute altération de la santé des agents du fait de leur travail. Il conduit les actions de santé au travail, dans le but de préserver la santé physique et mentale des travailleurs tout au long de leur parcours professionnel. »
décret du 28 mai 1982
« Il est urgent de rétablir une attractivité financière »
Il n’est donc pas normal que certains enseignants ne voient pas de médecins du travail durant leur carrière. D’autant plus que le médecin du travail de l’Éducation nationale est le seul à pouvoir réaménager l’emploi du temps d’un enseignant lorsque ce dernier rencontre des difficultés.
Malheureusement, la prise de rendez-vous aujourd’hui est extrêmement compliquée et les médecins du travail de l’Éducation Nationale sont surchargés. Selon le rapport du ministère, seules 24 académies disposent aujourd’hui d’un médecin de prévention contre 28 en 2019. Et quasiment la moitié de ces médecins exercent sur au moins deux départements.
Une situation que dénonce le syndicat national des médecins de santé publique de l’Éducation Nationale (SNAMSPEN). Dans un communiqué publié le 8 novembre 2022, le syndicat considère qu’il est urgent de “rétablir l’attractivité professionnelle et financière pour la médecine de prévention et de santé publique” pour stopper la crise du recrutement et la fuite des professionnels de santé.
Cette fuite a de plus été amplifiée par la crise sanitaire, comme l’indique le rapport du ministère : « La période de crise sanitaire n’a pas été propice au recrutement« . Or précise le rapport, la situation risque d’empirer : “Les médecins du travail des académies ont majoritairement entre 55 et 64 ans”. Qui les remplacera une fois partis à la retraite ?
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Je n’ai vu qu’une seule fois un médecin, lors de ma titularisation en 2000. Comme beaucoup de mes collègues.
De toute façon la médecine du travail est sinistrée dans tous les secteurs, cela n’est sûrement pas une priorité de l’améliorer à l’EN, surtout que la plupart de nos concitoyens sont persuadés qu’on ne travaille pas vraiment… donc une médecine du travail, pour quoi faire ?
« Beaucoup d’entre eux ne revoient jamais un médecin du travail après leur premier rendez-vous obligatoire précédant leur prise de fonction. »
Non non, cette phrase est à revoir : beaucoup n’en ont jamais vu, tout court !
Il n’existe pas de médecine du travail dans l’éducation Nationale. Revoyez le titre de votre article. Il n’y a pas de situation alarmante car cette médecine du travail ail n’existe simplement pas pour les personnels. Pour les élèves il y a déjà des années qu’elle est réduite à peau de chagrin. Voilà la réalité que tous les personnels connaissent bien par ailleurs.