Dans une tribune au Monde publiée ce jeudi 22 décembre 2022 – également accessible sur education.gouv – le ministre de l’Education Pap Ndiaye a fait le point sur la situation de l’Education Nationale et sur la manière dont il entend la réformer.
« Les constats sont durs »
Pap Ndiaye a donc dressé un état des lieux pour le moins sévère de l’éducation en France. Le ministre a notamment cité la « crise du recrutement des professeurs, plus aiguë lors de chaque rentrée » mais également « le niveau des élèves, dont les comparaisons internationales révèlent les lacunes préoccupantes » , ainsi que « l’expérience quotidienne des établissements, où les horaires annuels dans chaque discipline peinent à être couverts » et la « défiance générale, marquée par la montée en puissance du secteur privé et par le scepticisme exprimé d’une partie des parents. »
« Une école qui, tout en la promettant n’accorde pas l’égalité, produit non seulement des injustices, mais aussi une défiance et un sentiment de colère dans les classes populaires »
Pap Ndiaye pour Le Monde
« Réformer l’école »
Pour remédier à ces dysfonctionnements, Pap Ndiaye juge nécessaire de réformer l’école. Dès son arivée rue de Grenelle, le ministre avait annoncé vouloir mener de « grands débats » et être en discussion directe avec les acteurs de la communauté éducative, par exemple au travers des déjeuners réguliers qu’il a lancés en octobre.
Concernant le niveau scolaire, dont il déplore la baisse à plusieurs reprises, Pap Ndiaye préconise « d’insister sur les enseignements fondamentaux, en particulier en CM1, CM2 et 6e » notamment pour « faciliter le passage de l’école primaire au collège. » Une « concertation » devrait également avoir lieu concernant les classes de 5e, 4e et 3e.
Le ministre a également déclaré qu’un « éventail d’actions visant à favoriser la mixité » sera annoncé prochainement – des mesures qui pourraient avoir un impact sur les « affectations scolaires. » Il y a quelques semaines, en effet, le ministère se voyait contraint de publier des données montrant que les écoles françaises avaient des progrès à faire en matière de mixité. Il a également évoqué la « refonte de la carte de l’éducation prioritaire. »
Enfin, sur la crise du recrutement et la gestion des ressources humaines, le ministre a cité la « revalorisation salariale » mais aussi « l’évolution des missions » des enseignants (« mieux accompagner chaque élève, assurer des remplacements de courte durée, se former hors du temps d’enseignement, etc »). Pap Ndiaye souhaite « mieux gérer le quotidien des professeurs, leurs carrières, leurs mutations » et leur « redonner [des] marges d’initiative. »
Notre système scolaire est le symbole le plus vif et le pilier essentiel de notre République. Et pourtant les constats sont durs.
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) December 22, 2022
Trois exigences guident mon action. Ma tribune publiée dans @lemondefr de ce jour et à retrouver sur https://t.co/GtNan3psjn
Sur Twitter, de nombreux enseignants ont réagi à ces déclarations :
Ça tombe bien, trois exigences guident notre action également :
— SNES-FSU Lorraine (@SNESLorraine) December 22, 2022
1- revalorisation immédiate
2- revalorisation pour tous et toutes
3- revalorisation sans conditions#revalorisation
Les #enseignants ont une énorme envie de faire en sorte que les choses changent et d’ailleurs essaient sans cesse de faire bouger les lignes à leur niveau mais ils aimeraient être reconnus à leur juste valeur et non objets de mépris payés une misère.
— Frédéric Brossard – Maths / Confiance en Soi (@BrossardMathHEC) December 22, 2022
Bac + 5, concours exigeant, paie pas évolutive, classes surchargées, fausse inclusion et élèves qui de ce fait fuient dans le privé, souffrance des professeurs au travail car aucune reconnaissance de la hiérarchie et #pasdevagues… y a du boulot!
— Prof épuisée (@Vanille2minuit) December 22, 2022
Image homepage : Getty
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