Lors de la présentation de la répartition par académie des postes dans l’enseignement public pour septembre 2023, le ministère de l’Éducation Nationale a annoncé la suppression d’environ 1 500 postes. La raison avancée par le ministère est une forte “baisse de la démographie des élèves.” L’Éducation Nationale prévoit ainsi “une baisse de près de 64 000 élèves dans le premier degré public et environ 800 élèves dans le second degré public” pour la rentrée prochaine.
Les académies de Lille et de Paris sont les plus touchées avec respectivement 150 et 155 postes supprimés.
Le ministère a justifié cette décision en valorisant « l’amélioration des taux d’encadrements » pour les élèves. D’après le communiqué, “Ceux-ci vont atteindre un niveau inédit avec 5,98 professeurs pour 100 élèves, contre 5,93 à la rentrée 2022 et 5,46 en 2017. Pour la sixième rentrée consécutive, le taux d’encadrement au primaire s’améliore substantiellement.”
Une justification que les syndicats de l’éducation rejettent. Dans un communiqué, Sud Éducation considère que “les 64 000 élèves en moins dans le premier degré auraient dû permettre au ministère d’augmenter le nombre de remplaçant·es et de baisser le nombre d’élèves par classe”.
« Un système scolaire qui se désagrège »
Le syndicat accuse le ministère de l’Éducation Nationale de vouloir “faire encore des économies” , alors que cette situation était selon eux une occasion “de remettre l’école à flot.”
La FSU condamne également ces suppressions de postes. Dans un communiqué publié le 15 décembre, elle dénonce l’épuisement des personnels qui “continuent à porter à bout de bras un système scolaire qui se désagrège par l’action du ministère et des budgets insuffisants.” Selon le syndicat, « ils n’en peuvent plus d’avoir à compenser ces suppressions de moyens et les manques qu’elles entraînent.”
En effet, cette annonce surprend, alors que la rentrée scolaire 2022 a été marquée par une pénurie d’enseignants et par le recrutement de nombreux contractuels pour pallier les postes vacants.
Les syndicats appellent à une “journée d’action” le 17 janvier “pour une revalorisation immédiate de tous les personnels sans condition, pour le retrait de la réforme de la voie professionnelle et pour [leurs] conditions de travail.”
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