L’Association des Professeurs de Sciences Économiques et Sociales vient de mener une enquête « auprès des enseignant·es de SES pour évaluer les effets de la réforme du lycée, trois ans après sa mise en place. » Les résultats sont disponibles aujourd’hui lundi 9 janvier 2023 sur le site de l’association.
Il en ressort que les enseignants de SES sont face à des classes très chargées : ils ont « en charge, en moyenne, 6,4 groupes d’élèves différents et 183 élèves, soit des groupes constitués de 28,6 élèves« . Ils n’ont par ailleurs que très rarement une classe homogène : la plupart du temps, leur groupe classe est composé d’élèves venant de 5 classes différentes.
L’enseignement en effectif réduit a en parallèle quasiment disparu : ainsi « plus de la moitié des enseignants de SES n’ont aucune heure en groupe à effectif réduit, alors que ce n’était le cas que de 15,7% des collègues en 2018-2019. »
Un effet néfaste sur la santé
Les mauvaises conditions de travail ont une incidence directe sur la santé des professeurs de SES. L’enquête de l’APSES révèle en effet qu’ « alors que dans l’enquête de la DARES « Perception de la profession et articulation avec la vie familiale chez les enseignants », « 34% des enseignant·es déclarent que le travail a un effet néfaste sur leur santé, c’est 65% des enseignant·es de SES, soit presque deux fois plus. »
Ces résultats s’inscrivent dans la continuité de ceux de l’enquête que l’association avait menée en 2019 et s’avèrent alarmants :
Dégradation de la formation, classes surchargées, travail empêché, risques psychosociaux : les effets particulièrement inquiétants de la réforme du lycée. https://t.co/2CQOHe0n7o
— APSES (@_APSES_) January 9, 2023
Aucune présence en spécialité HGGSP
Enfin, l’enquête récente met en lumière un fait nouveau par rapport à l’enquête 2019 : l’absence totale aujourd’hui de professeurs de SES pour enseigner au sein de la spécialité HGGSP histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques : « on peut maintenant parler de disparition quasi-totale de la participation à cette spécialité. Alors qu’en 2019-2020, à la mise en place de cet enseignement, 17% des collègues en première participaient à cet enseignement, ils ne sont plus que 2,3% à intervenir en première. En terminale, moins de 1% des collègues participent à l’enseignement d’HGGSP, faisant de cette spécialité l’apanage exclusif des enseignant·es d’histoire-géographie. »
Merci de ne pas utiliser l’écriture inclusive qui enlaidit la langue et discrimine les gens qui ont des difficultés avec la lecture et l’orthogrape, la langue française étant déjà assez complexe. Quant aux professeurs SES, ils partagent le sort des professeurs de langues hors anglais. Il y a des professeurs d’allemand qui se trouvent devant des groupes très hétérogènes venant de plusieurs classes et en plus ils sont sur plusieurs établissements. Donc la situation des professeurs de SES n’est nullement unique ni exceptionnelle. Au doigt mouillé la moitié des enseignants au lycée sont dans cette situation due à la multiplication sauvage des options à un moment donné entraînant la création de nombreux groupes et sous-groupes parfois de manière artificielle par exemple en refusant de regrouper pour des raisons idéologiques les élèves d’une même option dans la même classe.