En septembre 2022, plus de 800 000 élèves de sixième scolarisés dans plus de 7 000 établissements privés et publics ont été évalués sur la maîtrise des fondamentaux (français et mathématiques).
L’objectif de cette étude : “établir une photographie des connaissances et compétences des élèves en français et en mathématiques à l’entrée au collège, aussi bien à l’échelle nationale qu’au niveau de chaque académie”.
Et l’analyse de cette étude par la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective, et de la performance) publiée en février 2023, témoigne d’une défaillance dans la maîtrise des fondamentaux (maths et français) des élèves qui entrent en 6e.
C’est la première fois depuis l’instauration du test en 2017, que la courbe de niveau s’inverse.
Seulement 34,8% des élèves présentent une maîtrise satisfaisante en orthographe
En français, la part des élèves de “bas niveau” est passée de 22,4% en 2021, à 27% en 2022. Et logiquement, pour les élèves de “haut niveau” c’est l’inverse. Leur nombre diminue puisqu’on est passé de 36,7% en 2021, à 33,8% en 2022.
L’étude précise que les principales faiblesses des élèves se trouvent dans la maîtrise de la grammaire et de l’orthographe. Seulement 38,5% des élèves présentent une maîtrise satisfaisante en grammaire et 34,8% en orthographe.
Même situation pour les mathématiques, où le nombre d’élèves de “bas niveau” est passé de 31,4% en 2021 à 32,5% en 2022. Et de 32,8% à 31,4% pour les classes de « haut niveau ».
Cette fois, c’est le domaine « Espace et géométrie » qui est le moins bien maîtrisé par les élèves. Seulement 38% d’entre eux présentent un niveau satisfaisant au moment de l’entrée en 6e.
Régulièrement pointée du doigt, la maîtrise des fondamentaux reste cependant toujours supérieure aux résultats de 2017, année de la création de cette évaluation annuelle de début de 6e. En français, la part des élèves de bon niveau est passée de 29,1 % en 2017 à 33,8% aujourd’hui. Le niveau en mathématiques a lui aussi augmenté. Il est passé de 28,2% d’élèves de « haut niveau » en 2017 à 31,4% en 2022.
55% des élèves présentent un niveau satisfaisant en lecture
Dans son rapport, la DEPP tire également la sonnette d’alarme concernant le niveau de lecture des élèves qui entrent en 6e. “A peine plus de la moitié des élèves atteignent les attendus en fluence de lecture de fin de CM2.”
En 2022, la norme attendue dans les tests de fluence est d’environ 126 mots correctements lus par minutes. Et si plus de la moitié des élèves (55,6 %) qui entrent en 6e atteignent cet objectif, ils sont tout de même 15,2 % à ne pas atteindre 90 mots lus en une minute (ce qui correspond aux attendus de fin de CE2) et 29,2 % à présenter des fragilités sur cet exercice.
Des résultats inquiétants, mais en progression tout de même par rapport à 2021 où seulement 52,7% des élèves entrant en 6e présentaient un niveau satisfaisant.
De plus, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé en janvier la généralisation du dispositif “Devoirs faits” pour la rentrée scolaire 2023. Créé dans le but “d’adoucir la transition entre l’école primaire et le collège”, ce dispositif intègre la création d’une heure de soutien hebdomadaire pour les élèves de 6e par des enseignants du primaire, afin de renforcer les fondamentaux.
Que veut dire satisfaisant ? Et est-ce que l’on peut se réjouir de quelques points gagnés entre 2017 et 2022? Encore faut-il que les items soient au même niveau de difficulté car on a vu des évolutions truquées en éliminant des items difficiles au fur et mesure des années pour obtenir une légère progression. A la fin on a des candidats bac +5 aux concours des professeurs des écoles qui ne connaissent pas la différence entre l’imparfait et le conditionnel présent alors que leur niveau a été jugé satisfaisant tout au long de leurs scolarités.
En baissant les exigences on fait dire ce que l’on veut aux statistiques. Le niveau actuel en fin de primaire est très insuffisant , la lecture courante est loin d’être acquise par beaucoup ,les opérations mal maîtrisées etc…