Le Conseil supérieur des programmes, instance chargée de rendre des avis et propositions concernant les politiques éducatives en cours, a publié, début mars 2023, un avis concernant la formation initiale et le recrutement des enseignants. Il y propose, pour le premier et le second degrés, plusieurs scénarios possibles pour l’aménagement des parcours de formation des futurs enseignants.
« Tous ces scénarios ont en commun de mettre l’accent sur des parcours de formation de cinq années, validés par un master, aussi bien pour le premier que pour le second degré […] tant que possible financièrement sécurisés » précise le communiqué de presse accompagnant le document.
En réaction à cette publication, la Société des Agrégés a publié à son tour un communiqué le 13 mars 2023. L’association a analysé les scénarios proposés pour le second degré (et qui excluent toute considération sur l’agrégation, le CSP estimant que le concours « mérite une réflexion spécifique ») : selon elle, ces propositions traduisent « des conceptions de l’enseignement » et peuvent avoir « des effets sur le vivier des candidats aux agrégations externe et interne. »
Une vision trop professionnelle de la formation enseignante ?
Ce que reproche l’association à l’avis du CSP est le caractère professionnalisant des propositions élaborées, qui contiennent pour plusieurs une « mise en situation pédagogique » et un « entretien professionnel. » Une tendance « paraissant prendre appui sur les « évolutions récentes de la formation initiale et du recrutement des enseignants dans les pays étrangers » » – le communiqué rapportant ici les termes utilisés par le CSP.
Pour les membres de la Société des Agrégés en effet, les candidats n’ont « ni l’expérience ni le recul nécessaires à une réflexion sur les pratiques pédagogiques. »
Suppression du concours : une hypothèse « désastreuse »
En outre, la Société des Agrégés « s’oppose fermement à la disparition des épreuves écrites prévue dans les scénarios 5 et 6 » et « encore plus fermement au scénario 7 qui envisage la suppression du concours et un recrutement sur liste d’aptitude. » Une « hypothèse désastreuse » selon le communiqué :
« La Société des Agrégés estime que seules des épreuves disciplinaires écrites, nationales et corrigées sous le couvert de l’anonymat, permettent une évaluation objective de la maîtrise des savoirs, qui est la première des compétences pédagogiques »
La Société des Agrégés rappelle enfin son attachement aux concours traditionnels de l’enseignement, qui relèvent de « la Constitution » et des « principes républicains » et s’oppose à une nouvelle réforme du CAPES, réforme qui « ne résoudrait en rien la crise du métier de professeur. »
La prétendue professionnalisation s’est accompagnée d’un effondrement du niveau disciplinaire moyen des certifiés. Il faudrait revaloriser le métier mais encore faut-il que le niveau des prestations le justifie, et pour beaucoup, on peut en douter. Déprimant naufrage.
Réaliser des concours revient à ne pas faire confiance à l’université pour former des enseignants. Nos concours sont d’un autre âge et je suis plutôt d’accord avec leur suppression. Je suis un ex-enseignant (maths) dans le système public français, maintenant dans le système allemand.
Bref, les enseignants recrutés dépriment car la sélection est purement théorique, basée sur des savoirs livresques, l’expérience avec des enfants ou adolescents n’est pas valorisée, par conséquent les bons élèves qui réussissent le concours dépriment dès qu’ils découvrent la réalité, tous les pays modifient les modalités mais continuons ainsi… Chacun défend de manière idéologique ses intérêts et son monde. Pauvre éducation nationale !
Que la société des agrégés s’occupe de ses oignons. Elle s’occupe du sort des certifiés quand ça l’arrange.
Trop professionnalisant… Tout dans la tête et si peu de savoir-faire, de pédagogie ? On confond trop souvent intellect et intelligence. Les professeurs peuvent être formés sur le tas, sans sacro-saint DIPLôME si cher aux « académiciens ». Sur le terrain, le diplôme n’est pas la garantie d’un bon enseignement. Cela dit, les ‘anciens’ à l’issue de l’école primaire avaient peut-être une maîtrise de la grammaire et de l’orthographe, pour ne citer que ces disciplines, bien enviable, pour les actuels élèves en « Master » (encore un mot français). Pourquoi vouloir figer les contenus des Concours ?! Et les maintenir en l’état ?!
Passer un concours exigeant sur le plan disciplinaire pour se retrouver face à des élèves qui font des fautes à chaque mot….oui, le recrutement des enseignants doit être revu. Les agrégés pour la plupart enseignent en classe prépa en BTS ou ont les meilleurs élèves. Ils vivent dans un monde parallèle