Le ministre de l’Education nationale était l’invité de RTL matin, ce mardi 11 avril 2023. A cette occasion et alors qu’un débat a lieu à ce sujet au Sénat cette après-midi, il s’est exprimé sur le fléau du harcèlement scolaire et a fait des propositions pour mieux le combattre. Pour rappel, l’Education nationale a déjà mis en place de nombreuses mesures en ce sens. Ainsi, chaque année en novembre a lieu la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire et chaque année est remis également le prix Non au Harcèlement. Chaque année également a lieu Le Safer Internet Day, pour lutter spécifiquement contre le cyberharcèlement. Enfin, des ressources pédagogiques sont également disponibles pour les enseignants, pour les aider à faire face à ce fléau.
Depuis 2022 par ailleurs, le harcèlement scolaire est un délit pénal. L’Education nationale a aussi mis en place le programme Phare dans toutes les écoles et collèges, avec entre autres la présence dans les établissements scolaires de référents harcèlement. Ce programme devrait être étendu aux lycées a indiqué Pap Ndiaye sur RTL ce matin :
Le programme pHARe permet d’agir face au harcèlement : après sa généralisation dans les écoles et les collèges à la rentrée dernière, je souhaite qu’il soit également généralisé au lycée. #RTLMatin pic.twitter.com/r5S5Nlj8vb
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) April 11, 2023
Des mesures insuffisantes
Malheureusement, ces mesures ne suffisent pas, comme le démontre l’actualité récente. Dans un article publié par Ouest France le 14 janvier 2023, la secrétaire d’État chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel, reconnaissait que « nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux qui sont les nôtres ». Et rappelait qu’aujourd’hui, « un million d’élèves ont déjà été victimes de harcèlement numérique ou scolaire et 20 % des 6-18 ans se sont dit ou se disent victimes de cyberharcèlement. «
Un autre problème majeur en cas de harcèlement scolaire avéré, c’est que c’est la victime qui doit changer d’établissement. Un retournement s’est opéré dans le cadre de l’affaire du petit Maël, où, après un long combat de ses parents, c’est le harceleur qui a dû changer d’établissement. Pour les parents de Maël en effet, « C’est rageant de voir qu’un enfant harcelé doit se débrouiller […] alors que le bourreau continue tranquillement d’aller à l’école sans problèmes. » (France 3 Régions – 5 mars 2023). Pap Nidaye dit la même chose dans le journal Les Echos mardi 11 avril 2023 : « Dans des cas où il faut séparer l’élève harceleur de l’élève harcelé, on en arrive à une situation qui n’est pas normale, par laquelle c’est l’élève harcelé qui doit partir ». Pour le ministre de l’Education nationale, c’est « absolument intolérable ».
C’est le harceleur qui partira
Dans son interview sur RTL matin, Pap Ndiaye a donc annoncé que désormais, dans le premier degré, ce sera l’élève harceleur qui changera d’établissement, même contre l’avis de ses parents :
À l'école primaire, dans les cas les plus graves et en dernier recours, les élèves harceleurs pourront être changés d'école afin d'être séparés des élèves harcelés. Cela se fera avec l'accord du maire. #RTLMatin pic.twitter.com/oKrazkF4jO
— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) April 11, 2023
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