Pour l’année 2023, le recrutement des professeurs de lettres classiques risque à nouveau d’être problématique. L’an passé, seuls 55 postes avaient été pourvus sur les 134 proposés au concours. Les résultats d’admissibilité du CAPES externe 2023 de Lettres Classiques sont connus : ils sont de 47 admissibles pour 134 postes. Un enseignant-chercheur note sur twitter que le ratio est donc de 0,35 alors qu’un bon ratio de recrutement est de deux candidats pour un poste…
Capes de lettres classiques : 47 admissibles pour 134 postes.
— Patrick Fournier (@PatricFournier) May 11, 2023
Ratio de 0,35.
Le grec et le latin sont en péril et on ne peut pas évoquer ici la concurrence de métiers du privé mieux payés comme en mathématiques.
A titre de comparaison, en 2010, il y avait 242 admissibles pour 170 postes (Source ministère de l’Education nationale). La chute du ratio de recrutement est donc vertigineuse…
La crise du recrutement en Lettres Classiques semble bien s’amplifier. Pour rappel en entre 2017 et 2021, près de 43% des postes n’ont pas été pourvus en Lettres Classiques. (Source AEF ).
Autre chiffre parlant : on est passé de 570 postes proposés au CAPES externe de lettres classiques en 1996 à 230 dix ans plus tard, pour arriver à 134 aujourd’hui… (Source EtudesLittéraires.com)
3% de lycéens latinistes…
L’enseignement du latin et du grec semble de plus en plus menacé. Le professeur de sociologie émérite Philippe Cibois, dans un article portant sur l’enseignement du latin, daté de septembre 2022, publié sur la plateforme Hypothèses, explique ainsi que « de 2000 à 2008 la proportion [d’élèves latinistes en 5e] est restée stable autour de 23% et que depuis, on assiste à une baisse régulière de 0,5% tous les ans ». En 2021, on est ainsi à un peu moins de 16% dans l’enseignement public. Par ailleurs, il note qu' »au lycée, après 2019, la création du système des spécialités (voir spécialité littérature et langues et cultures de l’Antiquité (LLCA) ) a fait chuter les effectifs de latinistes qui sont actuellement en terminale à 2,9% (0,7% pour le grec) ».
Enfin, pour 2022, 14,6% des collégiens et 3% des lycéens étaient latinistes, et 0,8 % des collégiens et 0,7% des lycéens hellénistes, d’après les chiffres du Figaro Etudiant.
Un enseignement fondamental pourtant
Cette baisse drastique du nombre d’élèves est dramatique soulignent les enseignants, car c’est un tout un pan d’enseignement essentiel auquel ils n’ont plus accès.
Et la pratique de la version et du thème dans ces deux langues est un excellent exercice très formateur pour maîtriser la grammaire et donc, par extension, les langues vivantes, dont la langue maternelle.
— Cam MLB 🌻💙💛 (@BorgneCamille) May 11, 2023
C’est dramatique…
— Le prof de latin-grec (@prof_latingrec) May 12, 2023
Image d’accueil : Getty
Il est fini le temps de financer des enseignements perchés qui ne servent plus à rien dans le champ économique contemporain. RIP latin-grec. Les fans n’auront qu’à se faire plaisir tout seuls avec un Assimil. On en est à un PIB de pays en voie de développement, pas besoin de nouveaux hellénistes. De l’industrie et de la technique !!
Ma petite fille qui voulait faire du latin au collège à Lyon n’a pas pu car il n’y avait pas de professeur.
Désolant également…
Oui Madame c’est d’autant plus désolant que, je suis moi, professeure contractuelle et que je suis sous-employée. cherchez l’erreur!
Faut pas exagérer, vous êtes payée en fonction de vos diplômes or vous êtes contractuelle
C’est tout à fait dans notre système où les élèves choisissent les langues anciennes pour être dans les bonnes classes et non pas par intérêt pour le latin, le grec ou l’histoire de l’antiquité ! D’ailleurs ce sont des matières dont on pourrait commencer l’étude en entrant en seconde ou en première année d’université mais non en France soit tu es excellent en cinquième soit le reste de ta vie est foutu! Et voilà le résultat !