Article publié le 12 mai, mis à jour le 26 mai 2023.
Ils s’estiment lésés : les enseignants du second degré étant affectés dans le supérieur (université, IUT, INSPÉ, ENS…), n’ont pas droit à la même revalorisation que les enseignants-chercheurs.
Une revalorisation deux fois moins importante
En effet, alors que les enseignants du second degré touchaient jusqu’en 2020 la même prime (1260 €) que leurs collègues enseignants-chercheurs, ils ne toucheront désormais plus que « la motié » de la prime accordée à ces derniers. En cause : le nouveau régime de primes, le RIPEC, qui prévoit d’augmenter pour les enseignants-chercheurs les primes socle (6400 € à terme, sur cinq ans) mais aussi les primes individuelles. Les enseignants du second degré recevront quant à eux 3200 € : un écart injustifié selon eux.
Car bien qu’ils ne fassent pas de recherche, ces professeurs font « deux fois plus d’enseignement » et autant de tâches administratives (non obligatoires pour eux) expliquait Frédéric Desaint, enseignant affecté à l’Université de Rouen, sur le plateau de BFM Normandie le 3 mai dernier.
A noter que les professeurs affectés dans le supérieur ne sont pas non plus concernés par les revalorisations menées par Pap Ndiaye dans l’Education Nationale.
Démission collective
Pour dénoncer cette situation, ils se sont réunis pour former le collectif 384 (pour les 384 heures annuelles de cours). Le collectif estime que les enseignants du 2nd degré sont « les grands oubliés de cette amélioration des rémunérations et des carrières » et demande « que [leur] investissement soit reconnu au même titre que nos collègues enseignants-chercheurs. »
En signe de protestation, de nombreux enseignants concernés ont cette année boycotté certaines missions qu’ils exercaient jusqu’alors, comme l’étude des dossiers Parcoursup ou l’examen des soutenances de stage. « On a des étudiants qui se retrouvent sans notes de soutenance, sans notes de rapport, des étudiants qui passent des soutenances avec un seul membre de jury… Ce sont des dysfonctionnements qui ont lieu actuellement » explique Frédéric Desaint à France Bleu Normandie.
Le 23 mai dernier, les enseignants du 2nd degré de l’université de Rouen ont également déposé une lettre de démission des responsabilités, collective, renonçant ainsi à d’autres missions.
« Si nous démissionnons je ne peux pas vous dire précisément ce qui va se passer, mais certains d’entre nous sont responsables d’études. On prépare les emplois du temps pour l’année prochaine. Si on ne les prépare pas, la rentrée ne sera pas le 4 septembre à l’université. »
Frédéric Desaint sur France Bleu Normandie.
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