Les quatre principaux syndicats d’enseignants de France, le SNUipp-FSU, le SNES-FSU, le SE UNSA, et Sud Éducation ont dénoncé la circulaire du gouvernement sur la réforme du système éducatif publiée début juillet. Ils accusent le ministère de l’Éducation nationale de ne pas prendre en compte les réalités du terrain et de mettre en danger la qualité de l’enseignement.
Dans un communiqué publié le 7 juillet 2023, le SE-Unsa (syndicat enseignant) considère que cette circulaire de rentrée, n’est autre qu’ “un exercice réussi de compilation de dix mois d’annonces.” Il pointe notamment des « déclarations disparates […] du président de la République, de la Première ministre ou du ministre lui-même.” Pour le syndicat, ces déclarations ne font pas une politique cohérente et ambitieuse. Il s’inquiète aussi qu’ « aucune rupture ni même évolution de cette politique, aujourd’hui rejetée par tous, n’est envisagée. »
Même son de cloche du côté du SNUipp-FSU. Le syndicat National Unitaire des Instituteurs considère cette circulaire comme “totalement hors sol” et révélatrice du « fossé qui existe entre le ministre et les enseignant·es. »
« Peu de place accordée aux connaissances et aux programmes disciplinaires »
De son côté, le SNES FSU s’interroge sur « le peu de place accordée aux connaissances et aux programmes disciplinaires, dans cette circulaire. » Alors que le niveau global des élèves en France continue de baisser, le syndicat se dit même « préoccupé » par « l’ambition affichée qui se limite à l’acquisition des savoirs fondamentaux pour chaque élève. » Sud Éducation de son côté, parle de « réaffirmation » de « l’hégémonie des savoirs fondamentaux. »
Le syndicat dénonce par la suite, « l’influence du monde de l’entreprise sur l’éducation » qui « est renforcée par la réforme du lycée professionnel et la découverte des métiers au collège. » Pour le SNES FSU, cette réforme et « son articulation avec le monde du travail […] n’a pas de quoi rassurer sur les projets d’avenir qui se dessinent pour la jeunesse. »
Pour rappel, la réforme des lycées professionnels, qui sera effective à partir de septembre 2023, avait déjà été lourdement critiquée en raison de la baisse des temps de formation au profit de l’augmentation des stages. Les syndicats dénonçaient alors « un cadeaux aux entreprises » et craignaient que cette augmentation des stages « affaiblisse les enseignements dispensés en lycée professionnel. »
« Une revalorisation individualisée et inégalitaire »
Un dernier point soulevé par les syndicats, concerne le manque de moyens alloués aux enseignants. Le syndicat Sud éducation évoque « une revalorisation individualisée et inégalitaire des personnels par le biais du pacte. » Pour rappel, à partir de la rentrée de septembre 2023, les enseignants auront la possibilité d’effectuer des missions supplémentaires pour gonfler leurs revenus. Ces missions entrent dans le cadre du « Pacte enseignant » .
Pour le FSU SNUipp, tout reposera à nouveau sur l’énergie et l’engagement des personnels. De son côté, le syndicat SE-UNSA résume la situation avec ironie. « Rémunérés plus, les personnels doivent plus, l’école doit tout. »
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