Dans un communiqué publié fin décembre, le ministère de l’Éducation nationale a annoncé que le nombre d’élèves par classe dans le premier degré « atteindra le niveau le plus bas jamais mesuré » à la rentrée 2024.
« L’année scolaire 2024-2025 sera marquée par une nouvelle diminution forte du nombre d’élèves de l’ordre de – 83 000, poursuivant une tendance démographique observée depuis plusieurs années. On constate ainsi une baisse de plus de 77 000 élèves dans le premier degré public à la rentrée 2023. Cette baisse démographique est moins significative dans le second degré public mais s’élève à 2 700 élèves en moins à la rentrée 2023″ explique le ministère.
650 postes supprimés au lieu de 1709
Néanmoins, cette baisse démographique va entraîner la suppression de 650 postes dans le premier degré, explique le ministère de l’Éducation nationale. Grâce à ces suppressions, il estime que les taux d’encadrement atteindront pour la rentrée 2024 « un niveau inédit » avec 6,03 professeurs pour 100 élèves. Contre 6,00 à la rentrée 2023 et 5,46 à la rentrée 2017.
Le 21 novembre 2023, Gabriel Attal avait annoncé la suppression de 1709 postes pour le premier degré. Cette baisse à 650 est saluée par les syndicats. Le syndicat enseignant SE-UNSA reconnaît dans un communiqué publié le 24 décembre 2023 que « ces mesures corrigent en partie un projet de budget initial totalement inadapté aux besoins du système éducatif. » De son côté, le SNUipp-FSU estime que « les 102 alertes sociales déposées ont pesé sans nul doute dans ce choix. »
« Même si le nombre d’élèves diminue, les suppressions ne sont pas justifiées »
Les syndicats estiment cependant que cela n’est pas suffisant pour envisager la rentrée 2024 sereinement. Le SNUipp-FSU écrit dans un communiqué que « si le ministre dit entendre en partie les alertes sur les conditions de travail, ces suppressions d’emplois qui demeurent ne permettent pas d’envisager leur amélioration à la rentrée 2024. » Idem pour le syndicat enseignant SE UNSA, pour lequel « même si le nombre d’élèves diminue, les suppressions ne sont pas justifiées quand on connaît les difficultés de remplacement, les situations de collègues déchargés directeurs ou enseignants en REP+. »
Pour le ministère de l’Éducation nationale, « cette évolution historique permettra de répondre aux priorités du ministre pour l’école primaire. » Il évoque entre autres « l’achèvement du dédoublement des grandes sections de maternelle en éducation prioritaire à la rentrée 2024, la progression de la scolarisation en très petite section des enfants de 2 ans dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, et l’accompagnement de l’école inclusive avec la création de nouvelles unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS), d’unités d’enseignement autisme et des pôles d’appui à la scolarité. »
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