Annoncés lors du plan contre le harcèlement scolaire en septembre dernier, les cours d’empathie sont entrés dans les écoles début janvier 2024. Initialement, l’expérimentation devait se faire dans 100 écoles de France. Finalement, l’ex- ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, a vu plus large : « 1.200 écoles » sont concernées par le test. Une généralisation du dispositif dans toutes les écoles est prévue en septembre 2024.
Inspirés du Danemark, ces cours offrent aux jeunes « un temps où l’on apprend à respecter les différences de l’autre » et « une culture de l’apaisement quand il y a des conflits », avait rappelé Gabriel Attal. Cette expérimentation permet de « tester différentes organisations ». Dans certaines écoles, « c’est une heure, dans d’autres, deux heures dans la semaine. » Ces cours, dont la méthode s’est avérée « efficace au Danemark » pour faire reculer le harcèlement scolaire, commencent « dès la maternelle » et se poursuivent en primaire.
Un kit pédagogique pour les enseignants
A Villiers-sur-Marne, par exemple, une classe de CE2 de l’école élémentaire Léon-Dauer s’est portée volontaire pour tester les cours d’empathie. L’institutrice Séverine Leitao a décidé de s’appuyer « sur le kit pédagogique fourni par le ministère de l’Education nationale pour construire ses séances », relève Le Point. Elle a par exemple proposé à ses élèves de travailler sur l’auto-évaluation positive à travers un jeu intitulé le « jeu des qualités ».
Ce kit, mis à la disposition des enseignants, prend appui sur trois grandes catégories de compétences psychosociales : les compétences cognitives, les compétences émotionnelles et les compétences sociales. Classé en trois volumes, ce kit est composé de nombreuses ressources et d’activités à effectuer en classe.
En Seine-Maritime, à Cany-Barville, des élèves de CP-CE1 expérimentent, eux aussi, cette approche pédagogique. Et leur professeur, Frank Nicolas constate déjà la répercussion de ces cours : « en EPS, par exemple, quand un élève a réussi à bien lancer son ballon, tout le monde va lui dire bravo. Cette émulation est intéressante car elle n’est pas là que pour régler les problèmes mais aussi pour valoriser les bons comportements », rapporte-t-il à FranceInfo.
Mais pour certains syndicats dont le SNUipp-FSU, « tout est encore très flou. Nous n’avons que très peu d’informations sur le sujet, mais si nous devons former tous les enseignants, il va falloir commencer rapidement », précise sa co-secrétaire générale et porte-parole Guislaine David au Point.
Harcèlement scolaire : 1 enfant sur 5 en est victime
Au-delà des cours d’empathie à l’école, d’autres mesures pour lutter contre le harcèlement scolaire, dans le cadre du programme pHARe, ont été mises en place par le gouvernement : un questionnaire sur le harcèlement scolaire, a par exemple, été distribué aux élèves en début d’année pour « identifier des situations de harcèlement et ainsi trouver des solutions ». Une plate-forme de formation sera aussi lancée début 2024 pour aider les parents à appréhender les situations de harcèlement scolaire. Pour le gouvernement, la lutte contre le harcèlement scolaire constitue une priorité. D’autant que les conséquences sont dramatiques : selon l’Unesco, la violence à l’école, la discrimination et le harcèlement scolaire ont un impact conséquent sur la santé mentale, le bien-être et l’éducation des enfants et adolescents qui en sont victimes. Ils peuvent même affecter les apprentissages et résultats scolaires. En France, un enfant sur cinq est victime de harcèlement scolaire selon un sondage IFOP.
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