Les enseignants aiment leur métier, mais ils doutent. Ils ne trouvent parfois plus de sens à ce qu’ils font. « Où est le groupe pour les enseignants en quête de sens » ? demande ainsi une enseignante sur X. Elle explique qu’elle en est « au point de rêver d’1 boulot technique répétitif avec au bout de la journée des piles de choses finies qu’elle pourrait contempler ».
Où est le groupe pour les enseignants en quête de sens?
— 🖤🍓🐢Jo-zephine endoctrine 🎼⚓️📚💅🏃♀️🏊 🍷🥨🍻 (@Jo_zephina) February 5, 2024
J'en suis au point de rêver d'1 boulot technique répétitif avec au bout de la journée des piles de choses finies que je pourrais contempler.
Là j'ai l'impression de bâtir sur les nuages,avec destruction au 1er coup de vent
Parmi les raisons qui conduisent à la perte de sens, le surmenage en premier lieu, mais également la non-reconnaissance de la masse de travail effectuée :
Pareil ici.
— Monsieur Potichat 🐈⬛ (@GandalfLeSexy) February 5, 2024
Ah et ne plus me taper 5 h de boulot un dimanche (correction, préparation et trucs admins ) totalement invisibilisés.
Les mauvaises conditions matérielles égalemet :
Même sentiment ! La quête de sens perdu… Classes trop chargées, on ne voit plus les progrès des élèves.
— Missfoutraque🤯 (@missfoutraque) February 5, 2024
Un fort sentiment d’épuisement
Cette perte de sens va de pair avec le sentiment d’épuisement. Ce dernier transparaît dans le panorama statistique des personnels de l’enseignement scolaire 2022-2023 de la DEPP. Dans la note/10 des enseignants du premier degré concernant le ressenti associé au travail, on a une note moyenne de 7,1/10 pour le sentiment d’épuisement lié au métier. Pour les enseignants du second degré, cette note est de 6,2. Ces chiffres sont préoccupants.
En conséquence, nombreux sont les enseignants qui souhaitent partir ou se reconvertir professionnellement :
C'est marrant (non) à chaque fois que je dis à des collègues/anciens collègues que j'ai réussi un (autre) concours (de la FP), j'ai les mêmes questions sur comment faire / si c'est dur / ça les intéresse tous parce que les enseignants n'en peuvent plus & veulent faire autre chose
— Mme B. (@MmeBip) February 4, 2024
Du coup… vous faites quoi maintenant? 😅 Je cherche aussi une porte de sortie même si ça me déchire le cœur et que j’adore les élèves.
— Pouletteengoguette (@au17693) February 4, 2024
Image d’accueil : Getty
Une seule discussion en salle des maitres qui revient régulièrement : Comment changer de metier ?
Ce metier qu’ils aiment tous mais qui est devenu:
Trop lourd
Trop compliqué
Trop dévalorisé
Trop accusé
Trop mal payé
Trop balloté
Trop diminué
Trop dangereux.
Ou la valeur pedagogique des enseignants est.broyee par les discours, les empilements, les pseudos formations, les injonctions, les interdits.
De quoi démolir n’importe quel professionnel…
Je suis une des nombreuses enseignantes, et certainement pas la dernière, a vouloir changer de public mais pas spécialement quitter l’enseignement. Au bout de dix ans d’ancienneté, je suis complètement épuisée.
En même temps faut pas s’étonner. Prof titulaire de spécialité en lycée pro depuis 13 ans je gagne toujours que 1780 euros net. Ils sont où les 2000 euros net qu’on nous a promis à la rentrée 2023?
Dans le privé dans mon métier d’origine que j’enseigne depuis des années c’est 2600 euros net et ça recrute énormément en ce moment.
Y a pas photo et en plus quand je rentrerai chez moi le soir et le we je serai tranquille. Au revoir l’éducation nationale .
J aime encore mon métier et ses nombreuses contraintes. Je veux juste être rémunérée à ma juste valeur, et ne pas être obligée de faire des pactes pour enfin avoir un salaire qui correspond à mes études et mon ancienneté.