Alors que les enseignants s’inquiètent de l’absence de créations de postes dédiés à l’instauration des groupes de niveau au collège, les parents se disent également « perplexes sur la mise en œuvre de ces groupes ». Dans un communiqué publié le 15 février, la PEEP, association de parents d’élèves, interpelle le ministère de l’Education nationale et réclame des moyens pour assurer la réussite de la réforme du collège.
« La réforme nécessite des moyens renforcés »
Si la PEEP « demande depuis de nombreuses années la réduction du nombre d’élèves par classe pour améliorer les conditions de travail », elle s’inquiète de la baisse des dotations horaires globales dans les établissements scolaires, « alors que la réforme nécessite des moyens renforcés qui ne peuvent être rattrapés par la suppression de l’heure de Technologie en 6e ». Dans une interview accordée à France inter le 13 février, la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet avait en effet indiqué que les postes nécessaires à la mise en place des groupes proviendraient en partie de « redéploiements internes venant de la grille horaire de 6e/5e qui évolue et va permettre de récupérer des emplois ».
La PEEP invite donc le ministère à se donner « les moyens humains et financiers pour mener efficacement ses réformes ». L’association réclame notamment « un plan massif de recrutement et de formation des enseignants » et un « accompagnement individualisé et personnalisé des élèves tout au long de leur scolarité ».
« Quid des élèves à besoins particuliers ? »
La PEEP demande également « la garantie que les élèves pourront aisément changer de groupe en fonction de leur progrès » et appelle « à la prise en compte efficiente des élèves à besoins particuliers ». Des inquiétudes partagées par la FCPE, autre fédération de parents d’élèves. Dans une interview à France Bleu le 6 février, Emeline Deschamps, présidente de la FCPE en Ille-et-Vilaine, estimait que les groupes de niveau mèneraient à « un tri des élèves à partir de la 6e » et à la fin du collège unique.
Et « quid des élèves à besoins particuliers, les Dys notamment ? » s’interrogeait-elle. « On les met dans les groupes de niveau les plus faibles et ils y resteront toujours ? ». Cette situation pourrait, selon elle, susciter une « mésestime de soi qui va durer toute la vie ».
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