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Avec les opérations « collège mort », parents et enseignants se mobilisent contre le choc des savoirs. Image : Getty

Des « collèges morts » un peu partout en France lundi 11 mars 2024. Ces opérations, qui visent à lutter contre le « Choc des savoirs », diffèrent des manifestations ou des mouvements de grève traditionnels car ici, les enseignants ne sont pas grévistes. En revanche, ils demandent aux parents d’élèves qui le peuvent, de garder leurs enfants à la maison afin de montrer leur soutien au mouvement. Les enseignants sont toutefois bien présents dans les collèges et peuvent donc accueillir les élèves qui ne peuvent être gardés par leurs parents.

Et le mouvement semble avoir été plutôt bien suivi. Par exemple, lundi matin, 97 % des élèves du collège Raoul-Rebout de Montlouis-sur-Loire en Indre-et-Loire étaient absents. Au collège Corneille de Tours, seulement 4 élèves sur 480 se sont présentés. Ils étaient 50 présents sur 627 au collège Jacques-Prévert de Bourg (Gironde), ou encore 30 sur 650 au collège George-Sand de Châtellerault (Vienne).

La communauté éducative et les parents d’élèves font bloc contre les groupes de niveaux

Ce « Choc des savoirs », présenté par Gabriel Attal lorsqu’il était ministre de l’Éducation nationale, constitue pour l’école un ensemble de réformes destinées à redresser, selon le ministère, le niveau des élèves. La création de groupes de niveaux à partir de septembre 2024 en sixième et en cinquième pour le français et les mathématiques, fait partie des mesures les plus rejetées par les enseignants, les chefs d’établissements et les parents d’élèves. La communauté éducative dénonce notamment un tri des élèves et une forme de « ségrégation scolaire. »

Le 7 mars 2024, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet avait annoncé un assouplissement concernant l’organisation de ces groupes de niveaux. Un soulagement pour les syndicats. Le Se-Unsa réagissait dans un communiqué : « c’est une première victoire contre la politique éducative anti-égalité des chances du Président. »

D’autres mouvements de grève sont à prévoir

Un soulagement de courte durée ? Invité de l’émission C à vous sur France 5 vendredi 8 mars 2024, le Premier ministre Gabriel Attal n’a pas confirmé les propos de Nicole Belloubet. Se disant « extrêmement engagé » sur la question de l’école, il a insisté sur le fait que les groupes de niveaux seront bien mis en place « à partir de la rentrée prochaine, en français et en mathématiques, en 6e et en 5e dans un premier temps. »

D’ici là, les syndicats enseignants appellent dans un communiqué intersyndical publié le 6 mars 2024 à « continuer la mobilisation pour l’abandon du Choc des savoirs et pour l’annulation des suppressions de postes et la création des emplois nécessaires pour la rentrée 2024. » Un nouveau mouvement de grève est prévu pour le 19 mars.