Le jeudi 18 avril 2024, le Premier ministre Gabriel Attal s’est rendu dans une ville de l’Essonne, marquée par le décès tragique de Shemseddine, un adolescent de 15 ans violemment agressé à proximité de son collège. À l’occasion de son 100e jour à la tête du gouvernement, il a dévoilé un ensemble de mesures visant à répondre à la violence des jeunes avec comme mot d’ordre : l’autorité.
« Il faut un sursaut d’autorité et nous sommes prêts à le donner», comme une «réponse à l’incompréhension de nos concitoyens » a déclaré Gabriel Attal en ouverture de son discours. Il a annoncé le lancement d’une concertation impliquant divers acteurs, notamment des élus, des enseignants et des ministères, pour mener un travail scientifique, politique et technique sur une période de huit semaines. Un point d’étape est prévu dans quatre semaines.
Il a également pointé du doigt les « parents qui ne tiennent pas leurs enfants. » Le Premier ministre souhaite « responsabiliser davantage les parents démissionnaires » et imposer des « travaux d’intérêt généraux » aux « parents défaillants. »
« La journée, la place (des jeunes) est à l’école, à travailler et à apprendre »
En ce qui concerne la discipline scolaire, le Premier ministre s’est montré en faveur de sanctions plus sévères pour les élèves perturbateurs. Il s’est dit « favorable » à ce que les élèves « qui perturbent le plus gravement les cours » soient sanctionnés « sur leur brevet, leur CAP ou leur bac et qu’une mention soit apposée sur leur dossier Parcoursup. » Le Premier ministre a affirmé que « lorsqu’on gêne les cours, lorsqu’on défie l’autorité, lorsqu’on dégrade, qu’on menace, voire que l’on agresse, cela ne doit jamais rester sans conséquence. »
Il a également annoncé une extension de la scolarisation des collégiens, qui seront désormais en classe tous les jours de la semaine de 8 heures à 18 heures, ce qui représente un volume horaire de 50h. Cette initiative débutera par une expérimentation dans les zones d’éducation prioritaire à la rentrée 2024, puis sera généralisée à partir de 2025. « A 12 ou 13 ans, on n’a rien à faire dans les rues la journée. La place est à l’école, à travailler et à apprendre » , a-t-il ajouté. Invité jeudi soir sur BFMTV, Gabriel Attal a donné quelques précisions relatives à ses annonces. « Dix heures au collège, certes, mais pas dix heures de cours. C’est un accueil proposé, avec des activités pour l’aide au devoir, des activités culturelles ou sportives… » , a énuméré le Premier ministre.
« L’école doit rester un sanctuaire, où la violence n’a jamais sa place » , a martelé Gabriel Attal. Il a annoncé le renforcement de la sécurité dans 350 écoles supplémentaires, en plus des 150 déjà bénéficiaires.
Sur X, la communauté éducative réagit aux propos du Premier ministre. Elle s’inquiète notamment de la capacité des établissements à pouvoir garder les élèves 50h par semaine sans moyens humains ou financiers supplémentaires.
Dans mon petit établissement, nous sommes déjà incapables d'assurer les devoirs faits pour chaque classe, faute de moyens, je me demande bien comment on va faire pour couvrir une amplitude de 8h à 18h…
— Colonel Berthier (@MxPaad) April 19, 2024
Comment ça ils ne se sont pas posés ce genre de question ?
C'est surtout une répression de façade, il faudra voir dans la réalité comment se traduisent ces incantations.
— Roumégueur Ier (@djedge1) April 19, 2024
Déjà, les collèges 8h-18h, alors qu'on n'arrive même pas à assurer toutes les heures de cours dues aux élèves, j'ai hâte de voir. https://t.co/ULksQhoq8b
Parents, Attal vous ment quand il dit que vos enfants seront "scolarisés" de 8h à 18h. Il n'y a déjà pas assez d'enseignants pour assurer les 26h hebdo pour tout le monde.
— Léna Tchekhoff 🍓 (@LenaTchekhoff) April 18, 2024
Non, ils seront "accueillis". Par qui ?
Avec cette histoire d’internat et de présence de 8h à 18h, Gabriel Attal veut transformer les établissements scolaires en hôtel pour délinquants une sorte de prison. Bon courage à ceux qui vont s’occuper des élèves. Et scoop, c’est pas l’école qui va résoudre leur problème.
— AgChristie2 (@AgChristie2) April 18, 2024
Injustice totale. Ce sont encore les enfants des milieux défavorisés qui risquent d’être interdits de parcours scolaires tandis que les trublions de la Upper Class passeront à travers les mailles.
On recrute des enseignants et des fonctionnaires n’importe où et sans formation.
10h en établissement scolaire c’est du demi pensionnat donc repas de midi.
Qui paiera ?
Qui fera le gardiennage en dehors des cours ?