A ce stade, il manquerait 1 539 enseignants dans le premier degré pour la rentrée prochaine. Image : Getty

De nombreux élèves pourraient se retrouver sans enseignant à la rentrée 2024. Malgré la promesse d’un grand plan d’attractivité du métier, les résultats du concours de recrutement des professeurs des écoles (CRPE) 2024 indiquent de gros manques concentrés dans certaines académies. 

Le déficit d’enseignants est particulièrement marqué dans les académies de Créteil (631 candidats admis pour 1 037 postes), Versailles (640 pour 1 230) et la Guyane (33 pour 152) selon les résultats des épreuves publiés sur la plateforme Cyclades. Pour le seul concours externe de professeur des écoles, 6.846 postes ont été pourvus sur 7.917 offerts. Les chiffres donnés ne comptabilisent pas ceux de Mayotte, ni ceux des concours supplémentaires des académies de Créteil et de Versailles, qui ne sont pas encore connus.

A ce stade, et en incluant les résultats du concours internes, ce sont 1 539 enseignants qui manqueraient à l’appel le 2 septembre prochain pour le premier degré. L’an dernier, c’est plus de 3 100 postes qui n’avaient pas été pourvus, dont 1 315 dans le premier degré, pour un nombre de postes équivalent. 

“Comment penser qu’un lauréat rétribué 900 € par mois s’engagera dans le métier ?”

Pour le syndicat FSU-Snuipp, qui a réagi dans un communiqué publié sur X, ces résultats témoignent du manque d’attractivité du métier, dû à « la perte de pouvoir d’achat depuis 20 ans couplée aux conditions de travail qui se dégradent fortement ». Le syndicat réclame « une politique véritablement ambitieuse pour les personnels et les élèves » ainsi que le recrutement des candidats des listes complémentaires.

Jeudi 9 mai, sur France info, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet reconnaissait des “difficultés de recrutement dans certaines académies”. Elle promettait alors “une réponse à long terme, qui sera à l’œuvre dès la rentrée prochaine”, faisant référence à la réforme de la formation initiale qui prévoit notamment le passage du concours à un niveau Bac+3. Dans son communiqué, la FSU-Snuipp rappelle son opposition à cette réforme et estime que cela “ne résoudra pas le problème d’attractivité du métier ». “Comment penser qu’un ou une lauréat de concours rétribué 900 € par mois en M1 […] s’engagera dans le métier ?” ajoute le syndicat.