chaleurs canicule classe élève
Pour lutter contre la chaleur, les élèves ont eu cours de 8h à 15h pendant tout le mois de juin. Image : Getty

Réputée comme l’une des villes les plus chaudes de France et habituée aux températures records, Montélimar qui se situe en région Auvergne Rhône Alpes, a testé du 3 juin au 4 juillet « un plan canicule » sur deux écoles pilotes.

Cette expérience, réalisée « en concertation avec l’Éducation nationale, les parents d’élèves et les équipes éducatives », consistait en des horaires réaménagés pour augmenter le temps de présence des élèves en classe le matin, de 8h à 12h et leur permettre ensuite de partir dès 15h, en ayant repris à 13h.

Si cette année les températures ont été plus clémentes qu’en 2022 et 2023 où elles avaient régulièrement dépassé les 30°C à l’intérieur même de certaines classes, les risques de canicules restent très élevés en raison du dérèglement climatique. L’an dernier, de nombreux enseignants et élèves avaient fortement souffert de chaleurs extrêmes dans les salles de classe, dénonçant des conditions de travail et d’apprentissage difficiles et des établissements inadaptés.

Des écoles ouvertes au public pour « profiter de ces îlots de fraicheur »

L’aménagement des heures de cours n’est pas la seule action qui a été menée par l’école. Le maire de la ville de Montélimar, Julien Cornillet, expliquait dans une interview accordée à France bleu qu’en plus du léger décalage des horaires, les écoles pilotes du projet ouvraient également leurs portes à tous les habitants de la ville, à l’image des jardins publics, pendant les week-ends et les vacances scolaires. « Vous vous rendez-compte que les cours d’école ne sont utilisées que 30% du temps calendaire ! Pourquoi ne pas permettre aux habitants du quartier, aux séniors, aux enfants en vacances de venir profiter de ces îlots de fraîcheur ? »

Pour la responsable d’un des établissements pilotes interrogée par France info, le bilan de cette expérimentation est « positif ». « On a gagné une heure d’enseignement par rapport aux horaires classiques le matin », explique-t-elle, soulignant que c’est un moment de la journée où les enfants sont « plus disponibles, plus concentrés et moins fatigués ».

Les parents d’élèves peu convaincus par le projet

Pour les parents d’élèves, l’enthousiasme est plus mesuré. Interrogée par France info, une mère de deux enfants de CP et CE2 estime par exemple que cette adaptation n’est pas « très judicieuse ». Cette déléguée des parents d’élèves regrette notamment les difficultés pour réveiller les enfants le matin, et un temps de pause pour déjeuner trop court. « Certaines fois, ils mangent très peu et très rapidement. À 15h, quand on vient les chercher, ils sont affamés », témoigne-t-elle.

Pour cette expérience, la ville de Montélimar s’est vue récompensée d’une Marianne d’or. Ce prix récompense chaque année les collectivités dont les initiatives ou les actions politiques méritent d’être reconnues, et deviennent une référence au niveau national. Il distingue chaque année le dévouement, la rigueur, la créativité des politiques locales mises en œuvre par les élus et les acteurs de la fonction publique territoriale.