Pour la Société des Agrégés, si ce projet était validé, il constituerait un « casus belli ». Image : Getty

Article publié le 7 mai 2024, mis à jour le 10 juillet

Dans un communiqué publié le 6 mai 2024, la Société des Agrégés faisait part de son opposition à un projet de réforme du statut des agrégés porté par le ministère de l’Education nationale. Ce projet prévoyait une « déconcentration de la gestion des professeurs agrégés » afin de la faciliter administrativement . Concrètement cela signifie que la carrière des agrégés ne serait plus gérée au niveau national par la DGRH, comme c’est le cas aujourd’hui, mais au niveau académique, par les rectorats, comme c’est le cas pour les professeurs certifiés.

Pour la Société des Agrégés, le risque d’une telle réforme était « de voir des agrégés accéder ou non à la hors-classe ou à la classe exceptionnelle en fonction de leur nombre dans une académie donnée », alors qu’une « gestion nationale assure à tous les agrégés un traitement égal et une plus grande équité. »

Le fait de « recentraliser complètement la gestion des agrégés » permettrait par ailleurs « de résoudre plus facilement la question des détachements dans l’enseignement supérieur (ATER et PRAG) ou des mises en disponibilité pour contrat doctoral. » Enfin, rappelait la Société, « les agrégés ont vocation à enseigner dans les classes de lycée, en STS, en CPGE et dans les établissements de formation et donc « à exercer de bac – 3 à bac + 3 et au-delà, ce qui s’accommode mal d’une gestion académique. »

La Société des Agrégés redoutait qu’une gestion académique ne vise à terme qu' »à un rapprochement, voire à une fusion des deux corps, certifiés et agrégés« . Enfin, elle prévenait que si ce projet était validé, il constituerait un « casus belli ».

Le syndicat SAGES, syndicat des agrégé(e)s (collège, lycée, CPGE), PRAG, PRCE (Supérieur), Enseignants-chercheurs, faisait également part de son inquiétude :

« Un décret scélérat »

Or ce projet est désormais institué, puisqu’il a fait l’objet d’un décret, publié le 6 juillet 2024, contre l’avis de la communauté éducative. Dans un communiqué publié le 9 juillet, la Société des Agrégés dénonce le fait que « ce décret, auquel elle s’était résolument opposée et qui avait été rejeté par la majorité des organisations syndicales, ait été promulgué, à la veille du deuxième tour des élections législatives, par un gouvernement sortant. » Il s’agit pour elle d’un « décret scélérat » et elle « demandera au prochain ministre de l’Éducation nationale, dès que le nouveau gouvernement sera formé, de l’abroger ».