Le rapport précise que le sentiment de sécurité éprouvé par les élèves a tendance à s’atténuer à mesure que les adultes sont moins présents. Image : Getty

En 2023, en moyenne 9 lycéens et lycéennes sur 10 (88,6 % des filles et 92,7 % des garçons) se sont sentis « bien » ou « tout à fait bien » dans leur établissement scolaire. Cette statistique, établie à partir d’un échantillon de 15 000 élèves, est un des enseignements majeurs d’une récente étude publiée mardi 9 juillet par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale. Or ce rapport sur le climat scolaire et de victimation auprès des lycéens pour l’année scolaire 2022-2023, révèle que ces résultats d’apparence positifs, masquent en réalité des chiffres alarmants concernant les violences et les tensions sociales au sein des établissements scolaires en France.

Le sentiment de sécurité éprouvé par les élèves au sein de leur établissement a tendance à s’atténuer dans les espaces où les adultes sont les moins présents. La DEPP souligne que les toilettes en particulier, sont un lieu d’insécurité pour 10 % des filles et 13 % des garçons. Questionnés à propos d’absentéismes engendrés par peur de la violence, 7 % des lycéens et lycéennes ont confirmé avoir été dans cette situation au moins une fois au cours de l’année. Une crainte qui touche davantage les filles que les garçons (9 % contre 5 %). Par ailleurs, ce taux est en augmentation par rapport aux précédentes enquêtes (5 % en 2018 et 3 % en 2015). Le rapport précise que d’une manière générale, l’absentéisme est en augmentation depuis 2015. Il concerne 48 % des lycéens et lycéennes en 2023, contre 44 % en 2018, et 42 % en 2015.

La DEPP révèle également que le sentiment de sécurité éprouvé par les élèves baisse fortement dès la sortie de l’enceinte scolaire, en particulier pour les filles. Elles ne sont que 73 % contre 84 % des garçons, à se sentir en sécurité aux alentours des établissements. Pire encore, ce taux baisse à 69 % lorsqu’il s’agit des transports en commun, contre 88 % pour leurs homologues masculins. Par ailleurs, 23 % des élèves interrogés disent avoir été confrontés à minima une fois à de la cyberviolence, contre 18% en 2018.

Des rapports amicaux qui s’amoindrissent

L’un des principaux changements de cette édition par rapport aux précédentes, concerne les rapports amicaux entre les élèves. Si en 2022-2023, 75 % des de garçons estiment avoir « plutôt beaucoup » ou « beaucoup » d’amis au sein de leur établissement scolaire, les chiffres sont plus inquiétants pour leurs homologues féminines. En effet, seulement 58 % des interrogées considèrent avoir « plutôt beaucoup » ou « beaucoup » d’amis dans leur établissement scolaire. En 2018, date de la dernière édition, ces taux étaient bien plus élevés avec 90 % pour les garçons et 86 % pour les filles.

Néanmoins, alors que le sentiment de bien-être dans l’établissement diminue depuis 2015, l’appréciation positive des relations est stable voire augmente vis-à-vis de certains interlocuteurs. Ainsi, 88 % des lycéens et lycéennes estiment qu’il subsiste encore une bonne ambiance entre les élèves. Il en va de même pour les relations entre les différents personnels de l’établissement et les élèves (87 %).

Les élèves gardent une bonne opinion de leur apprentissage

Malgré un sentiment de sécurité en baisse depuis plusieurs années, les élèves conservent de manière générale un sentiment positif vis-à-vis de leur apprentissage et de son contenu.  Ainsi, 84 % d’entre eux déclarent apprendre « plutôt bien » ou « tout à fait bien » dans leur lycée, et ce, sans grande différences entre les filles et les garçons. Ce taux reste cependant en baisse par rapport aux années précédentes (90 % en 2015 et 88 % en 2018). Par ailleurs, 81 % des élèves jugent que les notes sont « plutôt justes » ou « très justes ».

En revanche, 60% des élèves déclarent être « plutôt stressés » ou « très stressés » par rapport aux examens et aux évaluations contre 56 % en 2018. Les filles sont davantage concernées puisque 40 % d’entre elles sont « très stressées » contre 12 % de leurs homologues masculins. La DEPP précise que cette différence ente les filles et les garçons s’observe à tous les niveaux de scolarité au lycée, quelle que soit la voie de formation.