Article publié le 4 juin 2024, mis à jour le 16 juillet

Dans le Journal Officiel du lundi 17 mars 2024, l’arrêté du 16 mars concerne la création de « la classe préparatoire à la classe de seconde pour la phase pilote pour l’année scolaire 2024-2025 ». Cette classe préparatoire accueillera les élèves ayant échoué au brevet des collèges. Ils devront donc faire une année transitoire avant de pouvoir entrer en classe de seconde classique. Gabriel Attal, alors ministre de l’Education nationale, avait fait cette annonce le 5 décembre 2023, lors de la présentation de l’ensemble des mesures concernant le « choc des savoirs » :  « le brevet des collèges sera réformé pour renforcer son « exigence » et son obtention « conditionnera l’accès direct au lycée ». « Concrètement, l’élève qui échoue à ce brevet » ne redoublera pas pour refaire une année à l’identique, mais une année en « prépa lycée », avait précisé le ministre, avant d’ajouter : « quand on échoue au brevet, cela signifie que l’on n’a pas le niveau pour rentrer au lycée. »

La liste des établissements pilotes

A partir de la la rentrée des classes de septembre prochain, la classe prépa seconde sera expérimentée dans des établissements pilotes, avant d’être généralisée à la rentrée 2025. Concrètement, il y aura un moins une classe pilote par département, avec des élèves volontaires exclusivement. Quelques exemples d’établissements pilotes :

https://twitter.com/watatsumiLP/status/1812952581762916425

Evincer des dizaines d’élèves

A partir de 2025, « ces dispositifs pourraient compter 12 500 lycéens en filière générale et technologique et 34 800 en filière professionnelle » indique Le Monde, précisant que les élèves recalés au brevet des collèges choisissant de s’orienter en CAP ne sont pas concernés.

Pour le SNES, « sous couvert de bienveillance, ce dispositif masque en fait la volonté politique d’évincer des dizaines de milliers d’élèves du système scolaire ». Pour le syndicat en effet, « les volumes horaires [proposés] ne peuvent pas permettre de surmonter des lacunes parfois profondes ». Il redoute donc que la prépa-seconde soit en fait « une voie de relégation dont l’objectif réel est de pousser à une réorientation vers l’apprentissage. » Dans un communiqué du 26 mai 2024, le SNES réaffirme qu’ « aucun programme n’est et ne sera défini pour cette classe de prépa-seconde. De plus, cette classe « ne garantit que 20 heures d’enseignements généraux, avec notamment moins d’heures de français et de mathématiques qu’en Seconde professionnelle ou qu’en redoublant la classe de Troisième ! »

Pour le syndicat A&D, il faudra voir si ce dispositif n’est pas en réalité un redoublement masqué…

Et la réforme du brevet ?

Enfin, comme le soulignent les enseignants sur X, la mise en place de ces classes est incertaine et saugrenue, dans la mesure où le décret sur la réforme du brevet n’est toujours pas paru :

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