Des enseignants racontent comment ils occupent leurs vacances d’été. Image : Getty

Voilà plusieurs semaines maintenant que les enseignants ont quitté leurs salles de cours pour un repos bien mérité. Mais comment occupent-ils leur temps libre ? Parviennent-ils vraiment à déconnecter ? Pour Jessica, professeur des écoles en charge d’une petite section dans le Val-d’Oise, la première semaine des vacances a été consacrée au grand rangement. « Je suis retournée à l’école une journée pour ranger la classe : remettre certains jeux dans leurs boîtes, jeter la vieille pâte à modeler, trier les feutres… Et j’ai fait du tri chez moi dans les documents numériques : j’ai supprimé des documents dont je ne me servirai plus, archivé d’autres choses qui pourront resservir. Après je suis partie en vacances et j’ai oublié l’école ! », glisse-t-elle avec malice. De retour début août, elle a prévu de travailler pour elle jusqu’au 20 août. L’occasion de regarder des conférences en ligne, de lire des articles mis de côté pendant l’année faute de temps pour les consulter. Après, cap sur la préparation de la rentrée. « Mon programme de l’année est déjà prêt. J’avais tout refait l’an dernier avec les changements de programmes et je garde le même niveau. Mais je vais préparer plus précisément les documents de première période, jusqu’à la Toussaint. Disons que sur les deux mois, je lâche complètement pendant un mois », confie-t-elle.

Voyages, JO…

C’est aussi le relâchement qui prime pour Sabrina, professeur d’anglais dans les Bouches-du-Rhône. Une partie de ses vacances a été occupée par les Jeux Olympiques. Elle a pu assister en famille aux épreuves de volley, d’aviron et de VTT aux JO à Paris. Puis direction la Normandie pour voir des amis, avant de poursuivre le voyage en Bretagne et de descendre en Vendée. « Pour ce voyage itinérant, on va se faire un périple sympa en 4×4 muni d’une tente de toit », confie-t-elle. De quoi profiter pleinement de ces semaines de vacances.

Une bonne organisation

Pour beaucoup, l’été est synonyme d’organisation entre les congés des conjoints, la gestion des enfants et la famille à visiter… C’est le cas notamment pour Myriam, professeur documentaliste en région parisienne. « Mon mari n’est pas prof, il n’a pas autant de congés que moi. En général, il prend entre deux et trois semaines l’été. On en profite pour aller chez ses parents en Vendée et pour prendre quelques jours tous les cinq pour visiter un coin de France (souvent influencés par le fait d’avoir un mariage dans le coin, ou des copains à aller voir) », explique-t-elle. Le reste du temps, elle prévoit quelques jours chez son grand-père en Auvergne ainsi que chez ses parents en Normandie. « Ils ne sont pas à la retraite et pas profs donc je dois aussi faire en fonction de leurs congés », précise-t-elle. Au milieu de tout ça, elle reste également chez elle, trouve de quoi occuper ses enfants et prévoit sa rentrée. « J’essaie de préparer mon année en travaillant un peu le soir ou pendant les siestes et temps calmes des enfants. Cette année, pour la première fois, mes beaux-parents me garderont les enfants la dernière semaine. Je vais donc vraiment pouvoir préparer ma rentrée correctement… », déclare-t-elle.

Temps pour soi et déconnexion

Les vacances de Sandra, professeur d’anglais dans un lycée agricole dans le Territoire de Belfort, ont débuté de manière studieuse même si elle a été quelque peu freinée. Elle a commencé à préparer l’année scolaire avant de partir dans une maison de famille située dans sa région d’origine. « J’ai un peu temporisé au niveau de la préparation car la situation n’est pas très claire par rapport à certaines classes que j’aurai ou pas l’an prochain. Je compte finaliser la semaine avant la rentrée », explique-t-elle. Pas de séjour pour elle cette année en raison de soucis divers et variés. Cet été, ce sera donc « beaucoup de repos. Je lis toute l’année, mais évidemment j’ai plus de temps pour ça pendant les vacances », concède-t-elle. Pour Arnaud, maître de conférences à la faculté de médecine de l’Université de Lille, ces vacances d’été sont synonymes de repos complet ou de voyages. « J’essaye de déconnecter le plus possible, ce que je n’arrive pas à faire lors des petites vacances. Pendant l’été, j’essaye de ne pas regarder mes mails mais je les ai quand même sur mon téléphone et je réponds à ce qui me semble vraiment indispensable (moins de dix mails en général) », explique-t-il.

Un été studieux

En raison de contraintes personnelles, Brice, maître de conférence en psychopathologie à l’université de Rouen Normandie, n’a pas la possibilité de partir en vacances. Son temps, il l’alloue donc à la préparation et la rédaction de son HDR (habilitation à diriger des recherches, Ndlr) et d’articles scientifiques dans son domaine. En parallèle, il assure également la gestion de la revue dont il est rédacteur en chef.
Chacun, en fonction de sa situation personnelle, profite pleinement de cette période estivale pour coordonner autant que possible vie personnelle et professionnelle.