Le 2 septembre 2024 marquera la fin des vacances d’été et la rentrée scolaire pour les quelques 12 millions d’élèves scolarisés dans les premier et second degrés. Pour les enseignants, dont la pré-rentrée est prévue le 30 août, le travail reprend un peu plus tôt.
« Je fonctionne en permanence : il y a toujours le collège dans un coin de ma tête, je ne déconnecte jamais complètement. » explique Aude*, qui se dit impatiente de reprendre le travail. C’est dans cet état d’esprit que cette professeure de Sciences de la Vie et de la Terre, qui exerce depuis 27 ans dans le même collège REP + de Mantes-la-Jolie, prépare sa rentrée.
Pour le côté pratique, Aude a des bases de cours et des fiches d’activités prêtes à l’emploi, relatives aux grandes notions qui reviennent d’année en année dans les programmes de SVT. Elle sait par quels chapitres elle entamera l’année, pour chaque niveau : « Il faut commencer par un chapitre captivant, sinon on perd les élèves dès le début. » Ce sera donc le système solaire pour les sixième, la reproduction des animaux et végétaux pour les 4ème et la génétique pour les troisième.
Une préparation de tous les instants
Mais ces cours doivent se prêter à une certaine flexibilité pour cette enseignante qui fonctionne « plus à l’instinct qu’au cadre » : « Je donne deux cours par classe au début pour voir comment ça se passe avec les élèves, et ajuster ma progression. Les premiers jours, il y a surtout un besoin de se rencontrer, d’établir un contact. En général, ma première séance est consacrée à faire connaissance avec les élèves et à faire quelques piqures de rappel. En REP +, nous prenons en compte les besoins particuliers des élèves et leurs difficultés (sociales, notamment) et notre objectif est de faire passer les notions essentielles. Les cours doivent pouvoir être adaptés à ces besoins, au jour le jour. »
Même constat chez Nolwenn*, jeune professeure des écoles qui effectue sa troisième rentrée cette année. Pour la première fois, elle sera en charge d’une classe à double-niveau CP-CE1 et aura d’autant plus besoin d’adapter les contenus de ses séances, qu’elle construit en s’appuyant notamment sur les programmes officiels et sur des manuels spécialisés.
« Pendant les vacances, je prépare toute ma période, j’ai tous mes cours prêts. Le dimanche, je fais mon emploi du temps de la semaine en fonction de l’avancée des élèves. Et au fur et à mesure de l’année, j’ajuste mon contenu. »
Il ne manque plus à Nolwenn qu’à terminer les affichages dans sa salle de classe, qu’elle a séparée en deux pour créer des espaces par niveaux – et à préparer la journée de rentrée. Au programme : rencontre avec les élèves et cérémonie du Choixpeau, inspirée de l’univers d’Harry Potter – qui sera le thème de la classe pour cette année scolaire. « C’est bien d’avoir un thème pour la gestion de classe : ça soude les élèves, et je peux mettre en place un système de points comme à l’école des sorciers. »
Une préparation physique et psychologique
En revanche, pas de préparation particulière pour la maîtresse elle-même, qui consacre toute son énergie à ses futurs élèves.
Pour Aude, c’est différent. L’enseignante de SVT essaie d’être « reposée » et de retrouver un rythme de sommeil cadré, après les vacances.
Idem pour Mathieu*, professeur de français au collège depuis 6 ans dans le Maine-et-Loire. Outre la préparation de ses cours, qu’il finalise pendant les vacances d’été, il s’emploie à retrouver un certain rythme de travail quelques jours avant la rentrée et à commencer l’année dans les meilleures conditions.
« La veille de la rentrée scolaire, je passe une journée de détente loin des préoccupations du travail, et j’essaie de faire une bonne nuit de sommeil. L’objectif, c’est de me ressourcer au maximum pour être en forme devant les élèves. »
Stress et impatience
Pour chaque enseignant, la rentrée scolaire reste un moment essentiel pour envisager le reste de l’année et ses enjeux spécifiques. Nolwenn pour sa part, expérimente pour la première fois la classe à double-niveau, et devra gérer l’intégration de sa classe dans une nouvelle école, qui n’ouvrira qu’en janvier prochain.
Pour Aude, qui est « toujours très contente de retourner au collège, et de retrouver mes élèves et mes collègues » la rentrée est surtout synonyme d’enthousiasme.
Mathieu, quant à lui, sera cette année professeur principal d’une classe de cinquième, un rôle qu’il va tenir pour la première fois et qui vient avec des nombreuses responsabilités, dont l’accompagnement personnalisé des élèves, l’aide à l’orientation, la gestion du groupe-classe, l’échange avec les familles… Des missions qui s’accompagnent de quelques craintes (liées à la charge de travail, aux enjeux d’orientation des élèves ou aux situations sensibles qui peuvent y être associées : « le harcèlement scolaire par exemple »). Mais elles permettront à l’enseignant d’ancrer son travail dans une démarche « plus globale et approfondie » : une belle opportunité pour lui.
*Les prénoms ont été changés
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