Selon une enquête Praesco, menée par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) publiée le 3 septembre 2024, 9 enseignants sur 10 considèrent que « les écarts de niveaux entre les élèves et le temps pour aider ceux en difficulté » sont des facteurs qui rendent l’enseignement du français difficile.
Pour rappel, Praesco (pratiques enseignantes spécifiques aux contenus) est un programme d’enquêtes « portant sur les pratiques d’enseignement du français et des mathématiques à deux niveaux du premier et du second degrés : la classe de CM2 et la classe de 3e. Cette enquête, qui décrit les pratiques d’enseignement du français, a été conduite à partir d’un échantillon de 1 677 professeurs de français exerçant dans des classes accueillant des élèves de 3e en 2020-2021.
Une prise en charge de l’hétérogénéité limitée
Outre les écarts de niveaux, les enseignants pointent également le manque de motivation des élèves et les nombreuses difficultés en lecture, compréhension, langue et écriture. Par ailleurs, près de 6 enseignants sur 10 avouent éprouver un sentiment d’impuissance face à la difficulté de faire progresser leurs élèves.
Malgré les disparités de niveau au sein des classes, l’enquête révèle que les enseignants privilégient encore largement le travail collectif pour corriger les erreurs. Ainsi, 65 % des enseignants pratiquent régulièrement une correction générale, tandis que 16 % optent pour un travail collectif avec les élèves en difficulté, laissant les autres en autonomie. Concernant les pratiques d’évaluation, 71 % des enseignants déclarent corriger fréquemment l’ensemble des copies en classe. Toutefois, seulement 37 % choisissent régulièrement des réponses d’élèves pour les discuter, et 28 % organisent une foire aux questions après la correction.
Des différences pédagogiques liées à l’ancienneté
L’enquête met également en lumière des différences dans les pratiques pédagogiques selon l’ancienneté des enseignants. Les enseignants ayant moins de 10 ans d’expérience sont 32% à faire « souvent » ou « très souvent » travailler individuellement les élèves via des parcours personnalisés contre 25 % en moyenne. Ils ont également tendance à fournir plus fréquemment de l’aide aux élèves en difficulté en organisant, par exemple, une ou deux séances d’accompagnement personnalisé pour les élèves les plus en difficulté de leur classe.
Pour la DEPP, ces différences sont liées à « l’évolution de la formation initiale depuis une dizaine d’années » ainsi qu’à la mise en place du référentiel pour l’éducation prioritaire en 2014. Par ailleurs, l’enquête souligne que c’est dans les zones d’éducation prioritaire que l’individualité des élèves est la mieux prise en compte.
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