Entre 2001 et 2023, le vivier de candidats aux concours du CAPES s’est réduit de 75%. Image : Getty

Ministre de l’Éducation nationale de 2017 à 2022, Michel Blanquer était l’invité de France Info vendredi 6 septembre. Questionné sur sa responsabilité en tant qu’ancien ministre vis à vis du manque d’enseignants devant les élèves à la rentrée, il a défendu son bilan en rappelant que « 10 ou 20 années en arrière, les chiffres étaient plus importants que cela ». 

Une sortie qui a fait réagir le SNES FSU, premier syndicat du second degré. Sur X, le syndicat a rappelé que depuis 2017, date de l’arrivée de Jean-Michel Blanquer au poste de ministre de l’Éducation nationale, le nombre de postes ouverts aux concours de recrutement des enseignants aux CAPES externes avait chuté de 30%, passant de quasiment 7 500 en 2017 à 5 122 en aujourd’hui. Pour rappel cette année, une enquête réalisée par le SNES SFU, a révélé qu’il manquait au moins un professeur dans plus de la moitié des collèges et lycées en France en cette rentrée 2024.

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De 44 000 candidats il y a 25 ans, à tout juste 11 000 aujourd’hui

Alors, comme l’affirme Jean Michel Blanquer, la situation était-elle pire « 10 ou 20 années en arrière ? » Selon les différents arrêtés qui fixent le nombre et la répartition des postes offerts aux concours externes du CAPES, on constate qu’en 2005, il y a quasiment 20 ans, le nombre de postes ouverts s’élevait à 5 947. Ce nombre baisse ensuite progressivement jusqu’en 2010 pour atteindre tout juste 5 000, ce qui laisse entrevoir une situation finalement assez similaire à celle d’aujourd’hui (5 122 postes en 2024). En revanche, le nombre de postes offerts aux concours du CAPES va ensuite progressivement remonter jusqu’à atteindre 7 416 en 2015, avant de baisser depuis 2017, année de l’arrivée de Jean Michel Blanquer rue de Grenelle.

Un autre facteur révélateur de l’appauvrissement de l’attractivité du métier, concerne la tendance baissière du nombre de candidats aux épreuves. Alors qu’en 2001 le nombre de candidats présents aux épreuves du CAPES atteignait 44 265, ils n’étaient plus que 11 269 en 2023, soit une diminution de près de 75 %. En 2008, soit il y a presque 15 ans, le nombre de candidats présents aux épreuves du CAPES avoisinait encore les 30 000. Les effectifs ne feront ensuite que baisser, jusqu’à atteindre 22 000 en 2010, puis 19 500 en 2015, ou encore 16 644 en 2020.

En février 2024, le SNES FSU publiait un communiqué où il attaquait directement la politique menée par Emmanuel Macron pour l’école. Le syndicat estimait alors qu’Emmanuel Macron et ses gouvernements successifs avaient « fait le choix de sous-investir en réduisant massivement le recrutement d’enseignants sous statut au profit de recrutements sous contrat », les rendant directement responsables de la chute de l’attractivité du métier.