Les difficultés financières des universités dégradent fortement les conditions de travail des personnels et des étudiants. Image : Getty

Le syndicat de l’enseignement supérieur Snesup-FSU donnait ce 19 septembre sa conférence de rentrée 2024. Classes surchargées, problèmes de chauffage, rénovations suspendues : Anne Roger, secrétaire générale du syndicat, est revenue sur les difficultés financières des universités françaises et leurs conséquences sur les conditions de travail des personnels et des étudiants.

60 établissements prévoient de finir l’année en déficit

Conséquence des 900 millions d’euros d’économies imposés par l’Etat l’année dernière, quatre universités françaises sur cinq, soit 60 établissements sur 75, pourraient terminer l’année en déficit, indique France-info. Des difficultés financières qui poussent les universités à prendre des mesures telles que le non-remplacement des départs à la retraite ou la baisse du nombre de personnels administratifs, et qui ont des « conséquences gravissimes sur les conditions de travail », selon Anne Roger.

Elle évoque notamment les classes surchargées, particulièrement dans les TD, censés se dérouler en groupes restreints, et qui peuvent désormais dépasser 60 étudiants dans certains établissements. Elle dénonce également la suspension des travaux de rénovation des bâtiments alors que certaines universités sont « des passoires thermiques ».

Les universités devront faire des économies sur le chauffage

Ces problèmes d’isolation, auxquels s’ajoute la hausse des prix de l’énergie, inquiète fortement Anne Roger. Sur l’AEF, elle estime que les surcoûts de l’électricité, compris « entre 2 et 7 millions » d’euros selon les établissements, représentent « 30 à 80 postes sur une année ». La secrétaire générale s’interroge : « va-t-on faire le choix entre recruter et se chauffer ? ».

Fermer les locaux en hiver, envoyer les étudiants en stage à la période où il fait froid, ou faire des cours en visio, toutes ces solutions envisagées par les universités ne sont pas satisfaisantes pour Anne Roger, qui réclame « la reconsidération de la ligne budgétaire de l’ESR ».

Cela fait déjà quelques années que les universités françaises subissent la crise énergétique. En 2022 déjà, les établissements les plus fragiles financièrement devaient fermer ou renoncer au chauffage en hiver, face à la hausse des tarifs de l’électricité.