Seules 42 % des écoles ont mis en place de manière certaine les 30 minutes d’activité physique par jour, selon un rapport sénatorial. Image : Getty

A la rentrée 2022, le dispositif « 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école » avait été généralisé dans toutes les écoles françaises pour « offrir aux enfants l’opportunité de pratiquer une activité physique régulière et de les inciter à la pratique sportive afin de lutter contre les augmentations conjuguées, graves et massives, de la sédentarité et de l’inactivité physique ». Il avait été déployé dans le cadre du programme Génération 2024 et des ressources d’accompagnement avaient été mises à disposition des enseignants. En avril 2024, le ministère de l’Education nationale avait indiqué que « 91,5% des écoles primaires et élémentaires pratiquent les 30 minutes d’activité physique quotidienne même partiellement ».

Pourtant, selon un rapport déposé le 25 septembre 2024 par deux sénatrices « seules 42 % des écoles primaires mettent en oeuvre de manière certaine l’APQ pour plus de la moitié de leurs élèves ».

Certaines écoles ne recevront pas le kit sportif

En effet, souligne le rapport, « seuls 60,7 % des directeurs d’école ont répondu au questionnaire » du ministère, et « il existe beaucoup de flous sur l’application de cette mesure dans les 40 % des écoles n’ayant pas répondu ». De plus, « 12 % des directeurs d’école qui mettent en oeuvre l’APQ précisent que celle-ci concerne moins de la moitié des classes ». Le rapport déplore donc « une mise en œuvre parcellaire, loin du satisfecit présidentiel ».

De plus, les rapporteurs constatent « un retard important et un déploiement inégal » dans la distribution des kits sportifs destinés à accompagner la mise en oeuvre du dispositif dans les écoles. Ces kits, contenant du petit matériel sportif comme des ballons, des cordes à sauter ou des mini-haies, étaient censés être distribués à toutes les écoles d’ici la fin 2023. Or, certaines les recevront bien après la date prévue, tandis que d’autres, pour des raisons de stock, ne pourront pas en bénéficier.

Former les enseignants sur l’APQ

Pour améliorer le dispositif, le rapport préconise notamment d’en mesurer les effets sur une cohorte d’élèves, en lien avec les agences régionale de santé, puisque il n’existe pas, selon lui, d’études de santé publique permettant d’appréhender son impact sur la sédentarité des élèves.

Il recommande également d’ « associer les intervenants du temps périscolaire […] et élaborer conjointement périodiquement (par exemple une fois par trimestre) de nouvelles activités ludiques que les enfants pourront mettre en oeuvre pendant les temps de récréation ». Pour les enseignants, il conseille également d’« inclure dans les formations initiale et continue portant sur les savoirs fondamentaux des exemples ‘d’apprentissages dynamiques’ », et de « former en trois ans au moins un enseignant par école spécifiquement sur l’APQ ».