L’école des Bosquets dans le Val d’Oise a reçu la plus haute distinction pour une éco-école : le niveau or. Présentation. Image : Getty

Si le développement durable est un sujet de plus en plus investi dans les établissements scolaires, certains d’entre eux s’en sont emparés depuis longtemps. A l’image de l’école des Bosquets, une école maternelle et primaire située à Épiais-Rhus, un village de 600 habitants dans le Val-d’Oise. L’établissement accueille 58 élèves répartis en trois classes. Depuis 2007, il est labellisé Éco-école. Pour obtenir cette distinction, il faut mobiliser « l’ensemble des acteurs d’un établissement scolaire (élèves, enseignants, direction, personnels administratifs et techniques, etc.) et du territoire (collectivités, associations, parents d’élèves, etc) autour d’un projet commun d’éducation au développement durable », indique le site internet du programme Éco-école. Pour y parvenir, les écoles inscrites reçoivent une méthodologie qui les aide à structurer leur projet et des outils pédagogiques pour instaurer des actions concrètes. Depuis deux ans, l’établissement a atteint le plus haut niveau de labellisation, le niveau or.

Un environnement propice aux découvertes

Il faut reconnaître que l’école des Bosquets dispose déjà de beaux atouts. Sa vaste cour de récréation donne sur la campagne et la forêt, ce qui permet aux élèves et à leurs professeurs d’observer les animaux évoluer au fil des saisons. L’école possède aussi une mare dont l’accès est protégé pour étudier la biodiversité, un potager, des arbres fruitiers, un hôtel à insectes, des composteurs… Depuis cette année, les enseignantes font parfois classe dehors pour profiter davantage encore de cet environnement. Tous les ans, les enfants font des plantations dans le potager. Dans les prochains mois, des bacs à hauteur des plus petits vont être installés. « Quand l’herbe pousse régulièrement au milieu des plantations, c’est plus dur à entretenir pour les enfants de maternelle. Avec cet aménagement, ils gagneront en autonomie », assure Audrey Binet, directrice de l’établissement. Sur le temps scolaire, les enfants ont aussi une sortie annuelle pour nettoyer leur commune.

Un projet porté par chacun

Chaque année, l’école choisit un thème parmi ceux proposés par le programme Éco-école : énergie, eau, alimentation, climat… Cette fois, elle a opté pour la solidarité. Ce thème sert de fil rouge sur l’année et amène les enseignantes à travailler en mode projet collectif avant de décider ce qui en découlera dans chaque classe. Et les projets ne manquent pas : partenariats pour le recyclage et la réparation des jouets, collecte de stylos et colles usagées, récupération de bouchons en plastique au profit de l’association Les bouchons d’amour… « C’est une manière de se demander si, au lieu de jeter, on ne peut pas faire quelque chose d’utile », explique Audrey Binet. L’école va également récolter des fonds pour la course ELA (association contre les leucodystrophies, Ndlr) et prendre contact avec une association d’un village voisin qui récupère les chats errants pour les soigner et éviter qu’ils ne prolifèrent. Toutes ces idées viennent de l’équipe pédagogique, des parents, de la municipalité et bien sûr des élèves… « On écoute les idées de projets des enfants, ça développe leur force de propositions et ça leur donne confiance en eux. Ils exercent aussi leur esprit critique », ajoute la directrice. L’école des Bosquets travaille aussi beaucoup avec la mairie qui valide ses projets et en finance certains comme l’achat des composteurs. L’intergénérationnel est également à l’honneur dans les actions solidaires avec des ateliers lecture animés par des retraités et des repas partagés avec les enfants à la cantine.

Coopération et apaisement

Les déjeuners sont un moyen efficace de poursuivre la sensibilisation au développement durable. Les élèves jettent le moins de nourriture possible. « Nous avons changé le système à la cantine. Désormais, il y a un responsable par table qui est en charge de limiter le gaspillage. Ça change la dynamique car les enfants sont acteurs et sont donc plus réceptifs », constate la directrice. Ils doivent également trier les déchets et composter ce qui peut l’être.
Outre le fait d’éduquer les citoyens de demain aux enjeux de préservation de la planète, ces diverses actions ont des effets bénéfiques et renforcent notamment les liens entre les élèves et au sein du village. « Les enfants apprennent à travailler ensemble et ça crée une bonne ambiance dans l’école. Il y a peu de disputes. C’est propice à l’apprentissage car ils sont apaisés », souligne Audrey Binet. Grâce aux projets de l’Éco-école, les élèves trouvent leur place au sein de leur classe, de l’école, de la commune et de la nature.