Invitée sur Europe 1 mercredi 6 novembre pour évoquer la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, la ministre de l’Education nationale Anne Genetet a révélé avoir été touchée personnellement par ce fléau durant sa scolarité.
« C’est compliqué d’en prendre la mesure »
« J’ai été harcelée, je n’ai pas forcément très envie d’en parler, a-t-elle indiqué. C’est pour cela que quand je vois des gens qui s’engagent, je leur dis merci, car c’est compliqué, quand on est soi-même victime de ça, d’en prendre la mesure et de se dire que l’on est dans ce cas-là ». La ministre a souhaité « témoigner qu’au bout du compte, on peut s’en sortir, on peut se reconstruire ».
Si elle a été harcelée « de la primaire jusqu’en classe de première », Anne Genetet n’a compris en avoir été victime que « beaucoup plus tard. […] Je ne l’ai pas compris tout de suite, j’ai fait ma scolarité en vivant mon isolement comme une fatalité, a-t-elle expliqué. On se replie dans ses livres, dans autre chose, on n’en parle pas ».
La ministre a également indiqué que ses enfants avaient aussi subi du harcèlement durant leur scolarité. « Pour un d’entre eux, on a dû le changer d’établissement, donc c’était quand même assez violent », a-t-elle affirmé. Si la ministre affirme avoir « pu les sauver tous les quatre, ils vont bien aujourd’hui et ils sont équilibrés », elle estime que « pour les parents, ce n’est pas facile de le repérer et d’accompagner ».
Un questionnaire sur le harcèlement pour les élèves du CE2 à la terminale
A l’occasion de la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, qui se tient ce 7 novembre, la ministre a souhaité relancer le questionnaire déployé par l’ancien ministre de l’Education nationale Gabriel Attal dans les établissements, du CE2 à la terminale. Il consiste en « « 24 questions simples, par exemple, ‘Est-ce que tu te sens seul à l’école’ », a rappelé Anne Genetet.
Les questionnaires seront ensuite transmis aux « personnes en charge de la lutte contre le harcèlement, a-t-elle poursuivi. Par établissement, on a 5 personnes qui sont spécifiquement formées à ça : un prof, une infirmière scolaire, un conseiller… ». Elle a également souligné que « quand les cas sont vraiment difficiles », il existe dans les rectorats « des personnes dont le seul métier, toute la journée, c’est la lutte contre le harcèlement. Ils peuvent venir dans les établissements aider l’enseignant à mettre en place les mesures qui permettent d’aller rechercher la parole, car le questionnaire est totalement anonyme ».
Selon les remontées du ministère de l’Education nationale, du CE2 à la terminale, 2 enfants par classe indiquent être victimes de harcèlement en moyenne, a déploré la ministre.
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