Invitée de l’émission Questions politiques de France Inter, France Télévisions et Le Monde ce 17 novembre 2024, Anne Genetet s’est dit favorable à l’instauration de trois jours de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires. Pour la ministre, il n’y a aucune raison de s’opposer à un principe « d’égalité de traitement » avec le secteur privé. « L’idée d’aligner le délai de carence avec les salariés du privé pour qu’il n’y ait pas de différence, je ne vois pas la raison pour laquelle on s’y opposerait », a indiqué Anne Genetet.

Elle a ajouté : les enseignants « sont des fonctionnaires comme les autres fonctions publiques » et « sont concernés par ces mesures », alors même que « leurs conditions d’exercice sont difficiles et que nous avons des questions très importantes sur les conditions d’exercice du métier. »

Fin octobre, dans le cadre du budget 2025, le gouvernement a en effet proposé de « revoir les règles des arrêts-maladies dans la fonction publique ». Il a annoncé un plan d’économies de 1,2 milliard d’euros sur la fonction publique, comprenant notamment l’instauration de trois jours de carence pour les fonctionnaires, avec pour objectif d’aligner les conditions d’indemnisation du public sur celles du privé.

Grève prévue le 5 décembre

Le gouvernement souhaite aussi réduire le paiement des arrêts-maladies : « un fonctionnaire en arrêt recevrait 90% de son salaire, contre 100% actuellement » précise France Info. Pour justifier cette mesure, le gouvernement indique que « le nombre d’absences dans la fonction publique est passé de 43 millions de jours en 2014 à 77 millions de jours en 2022 » et que le coût engendré n’est plus supportable.

Des propositions qui ont crispé la communauté éducative, notamment les syndicats qui appellent à un mouvement de grève le 5 décembre 2024. 

Les enseignants : « la fonction publique la moins absente »

Lors de son interview, Anne Genetet a toutefois tempéré ses propos : « Si on s’occupe uniquement de l’absence de nos professeurs pour raison de maladie, il faut savoir qu’ils sont la fonction publique la moins absente par rapport aux autres, hospitalière et territoriale ». Elle a précisé que « les enseignants ne sont pas plus ni moins absents que les salariés du privé ».

Enfin, la direction générale de l’administration et de la fonction publique a publié un rapport à ce sujet ce vendredi 15 novembre. Il révèle que les fonctionnaires se sont absentés en moyenne 12 jours en 2023, soit 1,7 jour de plus que les salariés du privés (10,3 jours). Néanmoins, cet écart a diminué par rapport à 2022, où il était de 2,8 jours.

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