Les inscriptions aux concours enseignants 2025 sont closes depuis jeudi 21 novembre midi. De nombreux enseignants, à la veille de cette clôture, ont déconseillé aux potentiels candidats de s’y inscrire. Pourtant, la flamme de la vocation demeure. D’après les commentaires d’enseignants que nous avons reçus, ce n’est généralement pas le goût du métier qui est en cause, mais les conditions d’exercice totalement dégradées et la responsabilité des politiques.
« On nous crache à la gueule »
Parmi les commentaires que nous avons reçus sur Facebook et sur VousNousIls, le mépris des politiques pour tous les personnels de l’Education nationale est pointé du doigt :
Françoise Dici Ce qui me désole le plus, c’est le mépris de nos politiques qui ont laissé l’EN se détériorer au fil des décennies, mais j’imagine que les personnels de santé ressentent la même chose. Et pendant ce temps, beaucoup de gens regardent le doigt au lieu de regarder la lune.
Maité Berasategui Erdocio Alors là franchement, je ne comprends pas ! 24 heures ou 18 par semaine et six mois de vacances et ça se plaint ! Sarko n’a encore pas assez fait de lobbing sur le métier, on dirait que les candidats ne se bousculent toujours pas… Des années que nos énarques crachent à la gueule des enseignants, il ne faut pas s’étonner du manque de volontaires .
« L’Education Nationale vous broie »
L’institution elle-même est par ailleurs mise en cause, et signalée comme maltraitante :
Pierre Michel À fuir! N’entrez pas à l’Education Nationale: elle va vous broyer, vous utiliser, vous presser, voire même vous culpabiliser et ne jamais ni vous féliciter, ni vous récompenser (je précise : je suis instit). Et aux yeux des gens, vous aurez le métier le plus facile qui soit: finir à 16h30, avoir des vacances en permanence.
Matth Man Idrisside Fuyez, l’ Éducation Nationale a essayé de me broyer, heureusement que je faisais autre chose à côté…
Lucette Doumenc sur VousNousIls : 3 jours de carence , pas de mutuelle , mal payé, beaucoup de travail soir et week-end. ENFIN UN TRAVAIL DE REVE QUE TOUT LE MONDE NOUS ENVIE en France
Fee Cloch sur VousNousIls : Ne soyez surtout pas prof.
Professeure des écoles, j’ai une maladie dégénérative. Reconnue handicapée mdph avec rqth,j’attends depuis des années un aménagement de mon poste de travail. 26 élèves de 2 et 3 ans. Aucune possibilité de reclassement. Il faut subir sans médecine de travail et perdre 3 jours de carence et 10% de son salaire en cas de crise inflammatoire involontaire. Complètement inhumain ! Fuyez !!!
« 55% de perte de pouvoir d’achat »
Enfin, les bas salaires sont également un élément de découragement :
Martine Castel Il s’agit juste de prévenir les éventuels candidats que ce métier est devenu extrêmement difficile et de moins en moins reconnu financièrement, au vu des qualifications demandées !!
Remi Boyer 1982=>2024 = 55% de perte de pouvoir d’achat. Pour la génération qui part actuellement en retraite, c’est une perte moyenne de 250.000,00 € sur 42 ans.
« Un merveilleux métier »
Mais le goût pour le métier reste intact :
Anne BRETHOMÉ sur VousNousIls : Si vos seules motivations sont d’être payé pour les jours de carence, d’avoir un CE, de ne pas travailler le soir, les week-ends et ne pas pouvoir partir en vacances hors saison, vous n’avez rien à faire dans l’enseignement !!!
J’ai enseigné pendant 42 ans en école primaire, ai connu 21 ministres de l’éducation nationale et nombre de réformes parfois discutables. Certes le salaire n’est pas top, le métier plus difficile qu’avant mais quelle joie de se lever le matin et d’avoir 30 petites bouilles avides d’apprendre, de les voir s’épanouir et grandir tout au long d’une année…
Vous n’avez aucune vocation ! Alors faites autre chose mais surtout ne dégoûtez pas les jeunes !
J’ai pris ma retraite cette année à 64 ans et mon métier me manque, les élèves me manquent, mes collègues et mon école me manquent… Être prof est l’un des plus beaux métiers du monde !
Laurence sur VousNousIls : J’ai enseigné 62,5 ans. Je suis en retraite depuis 4.5 ans et …mes élèves, mes classes, pas trop mes collègues me manquent encore. Mes 2 filles, très bonnes élèves, sont devenues profs, une en primaire et l’autre dans le secondaire en lettres modernes, Je ne les ai pas du tout decouragées. J’ai été instit 12 ans et prof 30,5 ans presque tout le temps en lycée avec 7 ans en collège dont 5 en ZEP. J’ai adoré ce métier. On fait un métier UTILE !!! Certes c’est beaucoup plus difficile qu’il y a 50 ans car la société est de plus en plus malade. Battez-vous pour vos salaires, vos conditions de travail et celles de vos élèves !!! Syndiquez-vous, ne laissez pas ces guignols qui n’y connaissent rien bousiller ce merveilleux métier. BOUGEZ-VOUS !!!
« Un très beau métier, mais malmené »
Avec des nuances liées aux conditions de travail :
Sylvie sur VousNousIls : Étant en fin de carrière je ne dirais pas EST mais ÉTAIT le plus beau métier du monde au vu de toutes les tâches idiotes et Inutiles que l’on nous impose pour le soi disant bien de l’élève !!! Arrêtez l’hypocrisie et donnez les moyens financiers nécessaires à un enseignement de qualité au lieu de nous culpabiliser et d’inventer des réformes plus débiles les unes que les autres !!!
Jean-Christophe URVOY sur VousNousIls : Bien d’accord. C’est un très beau métier que je pratique dans le premier degré également depuis 33 ans mais depuis quelques temps bien malmené par l’institution et les dirigeants de plus en plus hors sol.
Flo sur VousNousIls : Vous avez tout dit : vous « avez enseigné »… Actuellement, la situation va de mal en pis. La vocation, c’est bien, mais ça ne suffit pas à éviter le burn out. J’ai beau aimer mon métier, mes élèves, tous les à côtés me conduisent à le déconseiller.
On demande trop de choses aux enseignants : passation se l’ASSR 1 ET 2 (formations et passation assurés par les profs durant les heures d’enseignement de leur discipline) ; le PSC1 « premiers gestes de secours » (formations et passation assurés par les profs référents qui ont fait la formation) ; toutes les évaluations de niveau (durant les heures d’enseignement) ; les sensibilisations aux dangers des réseaux sociaux, à la violence faite aux femmes, au harcèlement scolaire (TOUS durant les heures d’enseignement) ET J’EN OUBLIE CERTAINEMENT ! Dès qu’il y a un problème dans le monde « réel », les politiciens demandent aux enseignants de sensibiliser les élèves et de débattre avec eux ! Ils nous restent trop peu de temps pour enseigner véritablement notre discipline scolaire ! On a de plus en plus de responsabilités et de tâches, avec nos salaires souvent gelés et nos jours de carence qui croissent !