Samedi 30 novembre 2024, plusieurs directeurs d’écoles primaires de l’Aisne ont reçu une lettre de l’inspection académique les invitant à retirer les calendriers de l’Avent de leurs classes. Selon ce courrier, “l’Avent est une démarche religieuse”, et l’utilisation de ces calendriers serait contraire à la neutralité imposée par la laïcité. « Je rappelle que l’Avent est une démarche religieuse : dans le cadre de la neutralité qu’impose la laïcité, valeur cardinale de la République, je vous invite à rappeler aux professeurs de l’école que vous dirigez qu’aucun élève ne doit être confronté à un calendrier de l’Avent dans le cadre scolaire. » peut-on lire d’après l’Union.
Cette position a rapidement suscité l’indignation. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, parents d’élèves, enseignants et responsables politiques ont dénoncé une interprétation trop stricte de la laïcité. “L’Éducation nationale n’a-t-elle pas d’autres priorités ?”, s’est indigné l’élu Les Républicain, Xavier Bertrand sur X.
Une initiative isolée, selon la ministre
Face à cette polémique, Anne Genetet a tenu à rappeler que cette interdiction relevait d’une initiative locale. “Il ne s’agit pas d’une position nationale. Cette décision est le fait de l’inspecteur académique de l’Aisne, et le ministère n’a même pas été informé”, a-t-elle déclaré. La ministre a également souligné l’importance d’une interprétation mesurée de la laïcité : “La laïcité ne doit pas devenir un prétexte à des tensions inutiles.” Selon elle, les calendriers de l’Avent, bien qu’ayant des origines religieuses, sont aujourd’hui largement perçus comme « des objets festifs et pédagogiques ».
Les calendriers bien présents dans les écoles de l’Aisne
Anne Genetet a confirmé que les calendriers de l’Avent pouvaient bien être présents dans les écoles, tant qu’ils sont abordés sous un angle culturel et festif, sans connotation religieuse. “L’école doit rester un lieu de sérénité, surtout à l’approche des fêtes de fin d’année”, a-t-elle rappelé, soulignant que l’objectif de la laïcité est de garantir la neutralité religieuse tout en respectant les traditions populaires.
Dans un courrier envoyé ce lundi 2 décembre aux référents laïcité des académies de France, la ministre rappelle la « dimension sociale et culturelle » des calendriers de l’Avent. Ils « sont devenus des objets sociétaux et pédagogiques », des « outils utiles » d’enseignement . “Il est essentiel de ne pas confondre neutralité religieuse et rejet des traditions culturelles qui font partie de notre patrimoine”, a-t-elle conclu. Anne Genetet a tout de même rappelé que les calendriers « explicitement religieux » n’avaient pas leur place au sein de l’école publique.
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