Cette année, 4 890 postes seront ouverts dans le second degré, contre 5 122 en 2024. Image : Getty

Le 5 décembre 2024, le ministère de l’Education nationale a dévoilé le nombre de postes proposés pour les concours enseignants de la session 2025. Ce sont 4 890 postes qui seront ouverts dans le second degré, contre 5 122 en 2024, soit une baisse de 232 postes. Une annonce qui inquiète la communauté éducative alors que les recrutements peinent déjà à attirer les candidats dans plusieurs disciplines clés.

Malgré la diminution générale des postes, certaines matières parviennent à en gagner. C’est le cas des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT) et de l’histoire-géographie, qui enregistrent une légère hausse du nombre de postes proposés. À l’inverse, les mathématiques et la physique-chimie, déjà en crise, continuent d’être impactées. Lors de la session 2024, ces disciplines avaient affiché un taux de vacance préoccupant : 20 % des postes en mathématiques et 34 % en physique-chimie.

Une situation critique dans certaines disciplines

Depuis 2017, ce sont près de 33% de postes en moins aux concours, toutes matières confondues. Pour la session 2024, les chiffres révélés par Le Monde montrent que 12 % des places ouvertes aux concours étaient restées vacantes. Certaines disciplines atteignent des records, comme l’allemand, avec 54,5 % de postes non pourvus, ou encore les lettres classiques avec 36 %. Un concours qui, d’ailleurs, pour les lettres classiques n’offre plus que 60 places contre près de 130 en 2023. Face à cette situation, prolonger la période d’inscription aux concours est devenu une habitude pour le ministère, qui peine à mobiliser suffisamment de candidats.

Plus de recrutement de contractuels ?

4 890 postes proposés et peu de candidats : un contexte de crise qui ne semble pas près de s’apaiser. Le nombre d’enseignants titulaires risque encore de diminuer. D’après Capital, en 7 sept ans, le nombre d’enseignants non titulaires dans l’enseignement public a augmenté de 18% et compte aujourd’hui 49 000 contractuels.

Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, « on peut s’interroger sur la volonté du ministère d’aller de plus en plus vers un recrutement de contractuels. »

Les syndicats, comme le SNES-FSU, appellent à un plan d’urgence pour l’Éducation nationale, soulignant que réduire les postes ne fera qu’amplifier les difficultés rencontrées sur le terrain. « Il y a urgence à revaloriser le métier avec un début de carrière à deux fois le SMIC, une progression dans la grille plus rapide et une entrée progressive dans le métier pour faire revenir les étudiant·es vers les métiers de l’enseignement et de l’éducation. Poursuivre les suppressions de postes aux concours et la politique de paupérisation des personnels, c’est mettre en danger l’éducation des enfants et la formation des futur·es citoyen·nes » réclame le syndicat national des enseignements de second degré.