Les départs volontaires d’enseignants connaissent une grande progression ces dernières années. Selon France Stratégie, ils représentent désormais 15 % des départs définitifs en 2022, contre seulement 2 % en 2012. En comparaison, ils s’élevaient à 7 % en 2014.
Une fragilité en début de carrière
Le rapport publié en décembre 2024 souligne que les départs volontaires concernent principalement les enseignants en début de carrière. Selon France Stratégie, « entre 2014 et 2022, les effectifs de fonctionnaires quittant la fonction publique pour un autre motif qu’un départ en retraite ont augmenté de 47 %. » Beaucoup de ces départs volontaires concernent les enseignants débutants. Cette tendance révèle la difficulté à fidéliser les jeunes enseignants, souvent découragés par les conditions de travail ou le manque de reconnaissance.
Alors que les départs à la retraite restent globalement stables, les démissions et ruptures conventionnelles elles, pèsent de plus en plus dans les sorties totales de la fonction publique.
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— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) December 9, 2024
Dans un rapport, France Stratégie (service du Premier Ministre) s'inquiète de voir que les démissions et ruptures conventionnelles des enseignants représentent désormais plus de 15% des départs définitifs volontaires (contre 2% en 20212), en très nette augmentation. pic.twitter.com/A3G960DUzC
Dans son rapport, France Stratégie suggère notamment une revalorisation des salaires pour attirer davantage de candidats dans la fonction publique. Une déclaration qui suscite la réaction de Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat des collèges et des lycées généraux et technologiques.
Il paraît que certains cherchent en ce moment (ou vers 14h) des points d'accord politiques dans l'intérêt général.
— Sophie Vénétitay (@SVenetitay) December 10, 2024
Le rapport de France Stratégie dit des choses très justes sur la crise de la Fonction publique et les solutions (augmenter les salaires, dingue non ?) 1/2
Le salaire est misérable certes, mais ce qui rebute peut-être en priorité les enseignants qui découvrent le métier sont les conditions d’exercice.
De nombreux élèves en roue libre considérés totalement irresponsables puisque mineurs et une hiérarchie qui fonctionne sur le modèle de l’inversion accusatoire avec ses employés.
Et ça les jeunes enseignants cette situation découvrent avec sidération.
Vous avez totalement raison. Les élèves et les parents ont toujours le dernier mot et le professeur est mis en accusation. C’est une véritable folie !
C’est tout à fait cela : l’inversion accusatoire est pratiquée depuis longtemps et c’est insupportable à vivre ! Des qu’il y a un conflit avec des élèves ou des parents violents et agressifs, les inspecteurs ne nous soutiennent pas et sont d’une lâcheté totale…Et même pire que cela, ils sont même allés jusqu’à présenter des excuses aux parents agresseurs et à culpabiliser/accuser l’enseignant.Vous comprenez vite qu’ils sont bien à l’abri dans leur bureau , hors-sol et ne veulent « pas de vagues »comme ils disent. Ce sont simplement des « planqués « qui ne remplissent pas leur fonction initiale de soutien et d’autorité quand il y a un souci grave avec des enfants ou des parents violents. Pour jouer aux petits chefs en malmenant les enseignants, oui ils sont là. Autrement, il n’y a plus personne…
Il y a une violence administrative incroyable en cas de souci.
En fin de carrière, j’ai osé dire à mon inspectrice qu’elle ne se comportait pas bien avec 3 jeunes collègues qu’elle terrorisait. Je l’ai payé très cher et j’ai moi même été harcelée jusqu’à finir aux urgences…Elle a même monté toutes les collègues contre moi en racontant je ne sais quoi…
Bref, c’est grave , tout ce qui s’y passe.
Le métier est très dur à exercer et, en plus, nous n’avons aucun soutien en cas de besoin..
Les jeunes enseignants ont bien raison de s’échapper de cette nasse avant d’être enchaîné par des crédits maison ou des enfants.
Ils échapperont ainsi à cet infect esclavage sans issue possible, un pauvre vie débilitante où ils ne feront que s’étioler.
Déjà laissons les jeunes profs dans leurs régions académiques, au lieu de les muter en région parisienne d’office !!!!
Les salaires plus élevés bien-sûr mais surtout un plus grand soutien des académies !!!!
et on fait comment pour ceux qui veulent bouger de Paris et déjà en poste depuis des années? le problème est très complexe à résoudre et tout changement aura son lot de « sacrifié »
Ça fait des décennies que les jeunes professeurs sont éloignés de leur région d’origine. Ce n’est donc pas la seule raison.