Pour Thérèse Clerc, présidente de l’association ADEAF, (association pour le développement de l’enseignement de l’allemand en France) la situation de l’allemand en France reste préoccupante. « L’apprentissage dans les établissement se dégrade. Actuellement, la diminution des heures d’apprentissage de l’allemand, amorcée par la réforme du collège, n’a cessé de s’accentuer et a encore été impactée par le choc des savoirs », explique-t-elle.
Cette réduction progressive a entraîné une baisse de l’offre d’enseignement, une situation aggravée par la pénurie de professeurs dans cette discipline. « Il y a une diminution très forte du vivier au niveau universitaire, ce qui fragilise toute la filière », ajoute la présidente de l’ADEAF.
Des idées reçues à déconstruire
Malgré ces difficultés, Thérèse Clerc insiste sur l’importance stratégique de l’allemand, souvent sous-estimée en France. « En termes d’offres d’emploi, la langue allemande est plus demandée que l’espagnol, en Europe. Contrairement à une idée reçue, l’allemand n’est pas inutile : c’est la langue la plus parlée dans l’Union Européenne. Quand on veut travailler en Europe, parler allemand est essentiel », rappelle-t-elle.
Moderniser l’image de l’allemand
Pour redynamiser l’enseignement de cette langue, l’ADEAF mise sur des initiatives innovantes. En 2025, l’association prévoit notamment de lancer une série de courtes vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. « Ces vidéos mettront en avant les opportunités d’études et de carrières qu’offre la maîtrise de l’allemand. Nous faisons en sorte d’améliorer l’appétence des jeunes, car elle n’est pas à la hauteur des liens entre nos deux pays », explique Thérèse Clerc.
Elle insiste également sur le rôle des réseaux sociaux comme levier pour renforcer l’attractivité de l’allemand. « Là où il y a de l’espoir, c’est sur le travail de l’image de l’allemand et de l’Allemagne auprès des élèves », souligne-t-elle.
Une politique linguistique à renforcer
L’ADEAF appelle enfin à un engagement de l’Éducation nationale pour assurer un enseignement de qualité et durable. « Il faut des moyens financiers qui ne dépendent pas des établissements mais qui doivent être pilotés par les académies », affirme Thérèse Clerc. En effet, en 2024, l’allemand a connu 54,5 % de postes non pourvus. De plus, l’association milite également pour la création d’une spécialité combinant deux langues vivantes au baccalauréat, afin d’encourager l’apprentissage de plusieurs langues et d’offrir une place méritée à l’allemand.
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