Des parents d’élèves dénoncent le non-remplacement de 74 % des absences d’enseignants dans un lycée de Vaux-en-Velin. Image : Getty

C’est « une véritable rupture d’égalité » que dénoncent les parents d’élèves du lycée Doisneau de Vaux-en-Velin ce 10 février. Dans un communiqué, ils interpellent le rectorat sur le non-remplacement des enseignants et personnels de l’établissement. Selon eux, 2 000 heures de cours ont été perdues depuis la rentrée de septembre, soit 74 % des absences d’enseignants non remplacées.

Plusieurs semaines de cours manquées dans les spécialités

Une situation d’autant plus préoccupante pour ces parents que certains élèves concernés passent leur baccalauréat cette année. Par exemple, souligne le communiqué, des « élèves, notamment de terminale, concernés par ces absences non remplacées, se sont vu priver parfois pendant plusieurs semaines de cours dans l’une de leurs 2 spécialités à très fort coefficient pour le baccalauréat (comme mathématiques ou biologie) ».
Les parents ne souhaitent pas « mettre en cause l’absence des personnels et leur droit strict d’être malade, en formation ou au bout du rouleau face à une situation compliquée sur le lycée depuis le début d’année, mais bien leur non-remplacement par le ministère de l’Education Nationale qui n’assure pas sa mission d’éducation ». Ils « craignent des conséquences difficilement réversibles sur la scolarité de leurs enfants à quelques mois du bac », surtout pour les élèves les plus en difficulté.
Ils s’associent donc « clairement aux revendications de l’équipe éducative qui demande au rectorat de revoir sa copie », et réclament une « audience auprès du rectorat à leurs côtés ».

1 360 euros de dédommagement pour 136h de cours perdues

La problématique du non-remplacement des enseignants absents n’est pas nouvelle dans l’Education nationale. En 2022, un collectif de parents avait déposé des requêtes dans une vingtaine d’académies pour réclamer une indemnisation suite aux nombreuses heures de cours manquées dans les différents établissements. L’Etat avait d’ailleurs été condamné par le tribunal administratif de Cergy-Pontoise à indemniser huit familles, à hauteur de 150 euros, pour « carence dans l’organisation du service public de l’enseignement ».
En septembre 2024, l’Etat avait également dû verser 1 360 euros à la famille d’une élève du lycée Marie-Curie à Paris, pour 136 heures de cours perdues lors de l’année scolaire 2021-2022. Deux autres familles du même lycée avaient également été dédommagées.