Lectures : le conte sous toutes ses formes

« CONTE (v. 1130-1140) est issu de « conter » qui vient du latin « computare », « calculer ». Il désigne un récit avec des nuances de sens qui ont évolué » indique le Grévisse. Les verbes « conter » et « compter » ont donc la même origine latine, car les notions de « narrer » et « calculer » étaient liées au Moyen Âge par l’idée d’ « énumérer, dresser la liste de » (A. Rey, Dictionnaire historique de la langue française).

Le conte, c’est avant tout une histoire que l’on raconte, une histoire qui n’est pas réelle, mais qui est fantastique ou merveilleuse.

Merveilleux et fantastique

Comment distinguer les deux notions ? Notre fiche de lecture « Le merveilleux et le fantastique en littérature » apporte la réponse :

« Le merveilleux littéraire caractérise un monde où le surnaturel est incontesté : personnages, comportements et événements obéissent à des lois insolites, généralement très éloignées de la logique ordinaire. Il n’y a pas d’obstacles à ce qu’une fée intervienne dans la vie du héros : c’est attendu. Ce personnage fait partie de l’univers merveilleux ; il y est à sa place. On est dans le monde du « Il était une fois… ». Le merveilleux construit un monde autonome, universel et intemporel, qui évacue le rapport à la réalité référentielle. »

« Les récits fantastiques sont des œuvres d’imagination qui restent ancrés dans la réalité (on parle de réel fictionnel). Ils se caractérisent par l’intrusion d’un phénomène dans la réalité de la fiction (monde similaire au nôtre). Le fantastique met en scène deux logiques opposées : l’une rationnelle, l’autre irrationnelle (voir par exemple Le Horla de Maupassant). C’est là la grande différence avec le merveilleux : le phénomène fantastique demeure étranger, voire impossible dans la réalité de la fiction, alors que le phénomène merveilleux survient dans un monde imaginaire qui le permet et l’accepte sans problème. »

Conte multiforme

Si le conte est étroitement associé à l’enfance -comme le sont les Contes de Grimm, d’Andersen ou de Perrault – il devient très philosophique sous la plume de Voltaire, voire de La Fontaine dans ses Fables.

Le conte peut aussi être au centre d’un texte très littéraire, comme les Trois Contes de Flaubert, ou les Contes Fantastiques de Théophile Gautier.

Enfin, le conte de fée est objet d’étude psychanalytique : la Psychanalyse des Contes de Fées de Bruno Bettelheim est l’ouvrage de référence.

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