
Comment se porte la physique-chimie aujourd’hui ?
Cela dépend du niveau d’enseignement. Au collège, la discipline est en difficulté, notamment en raison de la disparition progressive de la dimension expérimentale. C’est pourtant ce qui plaît le plus aux élèves. Au lycée, en revanche, la spécialité physique-chimie se porte relativement bien : elle est la troisième la plus choisie par les élèves et l’expérimentation y est plus présente. A l’école primaire, la science est-elle réellement présente ? Je n’en suis pas si sûre…
Quelles sont les principales difficultés rencontrées ?
L’un des problèmes majeurs au collège est le manque d’attractivité du métier. Il y a beaucoup de contractuels. La dimension expérimentale est aussi complètement éteinte, ça se ressent d’ailleurs dans la formation des étudiants. Donc si au collège on n’a pas cette dimension suffisamment présente, cela est compliqué. On manque aussi beaucoup d’ingénieurs aujourd’hui. Tout ça mis bout à bout fait qu’on a quand même quelques difficultés.
Les changements de ministres de l’Education nationale ont-ils un impact sur la situation actuelle ?
Oui, l’instabilité politique a un impact direct sur notre discipline. Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, certaines réformes sont en attente. Par exemple, nous aimerions une révision des programmes du cycle terminal, car ils sont trop lourds et denses. Cette question est en discussion, mais nous n’avons aucune visibilité sur les échéances.
Avec cette instabilité, la préparation de la rentrée prend du retard et on se concentre sur les urgences. La physique-chimie n’est pas considérée comme une priorité. L’éducation nationale met en avant certaines disciplines « reines », comme le français et les mathématiques, mais on oublie que les sciences sont aussi essentielles et qu’elles représentent l’avenir du pays.
Nous attendons également des précisions sur la réforme des groupes de niveaux. Aujourd’hui, nous avons peu de réponses et cela crée un flottement.
Le choix de la spécialité physique-chimie est-il accessible à tous les lycéens ?
Aujourd’hui, cette spécialité est bien choisie, mais avec un biais social : les élèves issus de milieux favorisés y sont plus représentés que les autres. Cela peut s’expliquer par le fait qu’ils ont bénéficié, dans leur entourage, d’une éducation aux sciences.
Au contraire, pour les élèves qui n’ont pas ce bagage-là, notamment ceux issus de collèges où la physique-chimie manque de moyens, l’accès à cette spécialité est plus difficile. Or, c’est souvent à cet âge que se construisent les vocations. On comprend que le choix de la spécialité est biaisé socialement.
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