« On ne va pas orienter les élèves dès la maternelle ! » a affirmé Elisabeth Borne. Image : Getty

Elisabeth Borne n’a pas l’intention d’ « orienter les élèves dès la maternelle ». La ministre de l’Education nationale est revenue sur ses propos concernant l’orientation des élèves « très jeunes », qui avaient provoqué ce 8 avril l’hilarité des parents.

« Mon fils veut faire pâtissier magicien »

Lors d’un passage sur LCP en effet, la ministre indiquait que le choix d’une orientation professionnelle ne devait pas se faire au moment des vœux Parcoursup mais bien avant. Pour elle, « il faut se préparer très jeune, dès le départ, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont on se projette dans une formation et dans un métier demain », affirmait-elle, marquant un désaccord avec les déclarations faites par François Bayrou début 2025. Ce dernier avait indiqué que selon lui, « l’obligation d’orientation précoce perturbe [les élèves] et les met en danger », puisque « les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils ne poussent pas tous à la même vitesse ».

Les propos d’Elisabeth Borne avaient immédiatement fait réagir les parents d’élèves sur X. « Élisabeth Borne a raison : mon fils veut faire ‘pâtissier-magicien’. Il faut donc développer cette filière à la fac », s’amusait ainsi l’un d’eux, cité par le Huffington Post. « Ma fille de 5 ans veut devenir ‘maman dinosaure’. Quel parcours, quelles études supérieures ou établissements devons-nous nous orienter ? », s’interrogeait un autre.

« Ne pas conditionner les choix d’orientation »

Plus tard dans la journée, la ministre de l’Education nationale a tenu à clarifier son message. « Non ! On ne va pas orienter les élèves dès la maternelle, a-t-elle démenti dans un message publié sur X. Au contraire, on doit veiller à ne pas conditionner leurs choix d’orientation :
 – Aujourd’hui le goût des filles pour les mathématiques à l’entrée au CP est le même que celui des garçons.
– Au bout d’un trimestre, il y a un écart au détriment des filles qui se creuse tout au long de la scolarité.
Nous devons dès le plus jeune âge permettre à chaque élève de développer ses capacités, sa confiance en soi et son goût d’apprendre », a-t-elle déclaré.

Dans une interview à Sud Radio le 9 avril, Elisabeth Borne reconnaît que « manifestement, mes propos n’étaient pas clairs. […] On doit veiller à ne pas pré-déterminer, conditionner des choix, explique-t-elle. On sait qu’il y a beaucoup de biais dans l’orientation, qui sont très fort et qui apparaissent très tôt. […] Ce que je voulais dire, c’est qu’on doit veiller à ce que les élèves puissent découvrir leurs capacités, qu’ils puissent prendre confiance en eux, qu’on leur donne l’envie d’apprendre. Et que ça permette le moment venu d’avoir les choix les plus éclairés et avec le moins de biais. ».