L’APSES estime que la réforme de la formation des enseignants contribue à la déqualification du métier, particulièrement dans le second degré. Image : Getty

Après la Société des agrégés, c’est au tour de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) de s’insurger contre la réforme de la formation des enseignants. Relancée fin mars 2025 par Elisabeth Borne, cette réforme prévoit notamment de déplacer le passage des concours au niveau licence 3 au lieu de master 2 actuellement.

« Le gouvernement fait fausse route »

Dans un communiqué publié le 9 avril, l’association reconnaît que « le concours actuel, placé en fin de Master 2, place les étudiant·es dans l’impossibilité de se former sereinement » et qu’une réforme est nécessaire ». Mais « le gouvernement fait fausse route », estime-t-elle. En effet, pour l’APSES, « en l’absence de garanties sur la part accordée au disciplinaire dans la formation en Master, l’avancement des concours au niveau L3 risque d’aboutir à la déqualification des professeur·es ». Une crainte déjà formulée par la Société des agrégés, pour qui la réforme « ne permettra en rien, comme le prétend le ministère, d’élever le niveau de formation ».

Pour l’APSES, cette réforme est « particulièrement inadaptée pour recruter des enseignant·es du second degré », notamment des enseignants de SES. Elle estime en effet que les futurs lauréats « entreront dans le métier sans avoir eu ni le temps ni les moyens de se former correctement à l’ensemble des sciences sociales constitutives des SES ». Elle appelle le gouvernement « à abandonner ce projet dangereux » et formule quelques préconisations : un système de pré-recrutement instauré dès le niveau licence, le placement du CAPES « au cours du Master », et une place centrale réservée à « la maîtrise des connaissances disciplinaires et de la didactique propre à chaque matière ». Elle recommande également au gouvernement d’ « oser écouter le terrain ».