« Je souhaite que la pause numérique soit généralisée à tous les collèges  » déclare Elisabeth Borne. Image : Getty

Expérimentée depuis la rentrée 2024 dans près de 200 établissements, la « pause numérique » pourrait bientôt concerner l’ensemble des collégiens. Élisabeth Borne a déclaré mardi 9 avril au micro de Sud Radio, puis le lendemain au Sénat, son intention d’interdire les téléphones portables aux collégiens. « Je souhaite que la pause numérique soit généralisée à tous les collèges », a-t-elle également annoncé à l’Assemblée nationale. Actuellement testée dans certains établissements, l’interdiction du téléphone portable pourrait ainsi devenir la règle dès la rentrée prochaine. « Tous les retours sont très positifs, notamment sur l’amélioration du climat scolaire », a-t-elle ajouté face aux sénateurs.

La ministre de l’Éducation nationale a précisé ce mercredi, au micro de Sud Radio, que des échanges étaient en cours avec les conseils départementaux, responsables du financement des dispositifs de rangement – casiers ou sacs – destinés à accueillir les téléphones des collégiens. « Selon le choix de la modalité, cela peut être des casiers ou des pochettes, le coût par établissement peut être nul ou de quelques milliers d’euros. »

Une interdiction élargie à tous les appareils connectés

Dans une note transmise aux responsables d’établissements, il est précisé que l’interdiction ne concernera pas uniquement les smartphones. Elle s’appliquera à « l’ensemble des terminaux de communications électroniques » : les tablettes, montres connectées ou tout autre appareil permettant l’accès à Internet ou aux réseaux sociaux seront également visés. Une mesure qui vise à limiter les distractions, favoriser les interactions sociales et prévenir les situations de harcèlement en ligne.

Des incertitudes du côté des syndicats

Cette généralisation ne fait pas l’unanimité. Interrogé par Le Figaro, Maxime Reppert, vice-président du Syndicat national des lycées et collèges (SNALC), émet des réserves : « On n’a pas eu de retour des établissements et des élèves à ce sujet. On se demande si cela a été efficace, et comment ce système va se généraliser ». Une inquiétude partagée par certains personnels éducatifs, qui redoutent une mise en œuvre précipitée sans bilan clair de l’expérimentation.