
Jeudi 24 avril, un adolescent de 16 ans poignardait plusieurs de ses camarades dans un lycée de Nantes. Maîtrisé par le personnel puis interpellé, le lycéen a été interné en raison de son état psychiatrique jugé incompatible avec la garde à vue. Un drame qui « met en lumière les enjeux de santé mentale, grande cause nationale cette année », a rappelé la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne sur BFMtv.
Des pensées suicidaires chez 24 % des lycéens
La dégradation de la santé mentale des enfants et adolescents est en effet, depuis quelques années, un sujet de préoccupation majeure pour le ministère de l’Education nationale. D’après un rapport publié en novembre 2024, 13% des enfants de 6 à 11 ans présentent un trouble probable de santé mentale, et 24 % des lycéens déclarent des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. En outre, les hospitalisations en psychiatrie à la suite d’un geste auto-infligé (tentative de suicide, scarifications, brûlures…) ont augmenté de 246% chez les jeunes filles de 10 à 14 ans entre 2010-2019 et 2021-2022.
En 2023, l’ancien ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye avait annoncé des mesures pour lutter contre les difficultés de santé mentale des élèves, notamment un protocole présenté comme « un dispositif normé à l’échelle du pays pour la détection et le suivi des élèves qui présentent des signes de fragilité mentale ».
44 % de consultations en plus pour les infirmières scolaires entre 2015 et 2019
Cependant, pour Saphia Guereschi, secrétaire générale du syndicat d’infirmières scolaires SNICS-FSU, « en milieu scolaire, il y a des choses qui sont faites, mais pas assez. On le dénonce depuis 2017, où l’on a abandonné les créations d’emplois d’infirmières à l’Education nationale », avec « de 2015 à 2019, 44 % de consultations en plus », et une épidémie de Covid « qui aggrave la situation ». Selon le syndicat, cité par Francetvinfo, on trouve aujourd’hui « « une infirmière pour plus de 1 800 élèves et étudiants ».
Une pénurie confirmée par Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération de parents Peep : « on manque d’infirmières, on manque de médecins scolaires, on manque de psychologues dans l’Éducation nationale. Il peut y avoir un établissement avec 2 000 élèves sans personne à aller voir quand vous avez un problème ».
En mars dernier, la ministre Elisabeth Borne annonçait le lancement de concertations sur la santé scolaire, en vue d’assises qui devraient se tenir mi-mai.
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