Pour les enseignants en lycée professionnel comme pour leurs collègues de primaire, collège et lycée général et technologique, le pacte enseignant se précise.

Pap Ndiaye l’avait expliqué : le pacte se divisera en trois unités ou « briques » représentant chacune 1250 euros et correspondant à des tâches supplémentaires – que les enseignants pourront choisir d’effectuer.

Une « entourloupe »

Dans un message reçu par certains membres de la profession, les missions de chaque « brique » sont davantage détaillées. Avec une nouvelle information : pour pouvoir choisir les missions correspondant aux briques 2 puis 3, il faudra aussi effectuer les missions de la brique 1 (qui consistent essentiellement en heures de soutien aux 6e pour les enseignants du premier degré, et à des remplacements de courte durée pour le second degré). « Les briques s’empilent et ne seraient pas distinctes » explique le Syndicat des Directrices et Directeurs d’Ecole sur Twitter.

Or, certaines missions dont les enseignants s’occupent déjà (missions d’inclusion, aide aux devoirs…) appartiennent aux briques 2 et 3. Conséquence pour les enseignants déjà impliqués dans ces tâches – par souci d’égalité des chances entre les élèves, de professionnalisme et de manière plus ou moins cadrée : ils devront souscrire au moins à la première brique du pacte, et à la deuxième voire à la troisième pour être rémunérés à hauteur de leur travail. Une situation qui ressemble pour beaucoup à une « entourloupe » :

En lycée professionnel, un pacte à prendre ou à laisser

En lycée professionnel, les choses sont encore différentes. En déplacement à Saintes jeudi 4 mai pour présenter son projet de réforme, Emmanuel Macron a dit vouloir mieux « reconnaître l’engagement des professeurs. »

Les enseignants de lycée professionnel accèdent à la même revalorisation « socle » de 95 à 200 euros mensuels. Pour la partie pacte, en revanche, les missions – pouvant donner lieu à des augmentations jusqu’à 7 500 euros brut annuels – ne sont pas les mêmes et sont surtout non-modulables. Les enseignants adhérant au pacte devront alors accepter une charge de travail supplémentaire très importante. Dans un dossier de presse publié le 4 mai, de nombreux exemples de nouvelles missions sont listés.

Comme leurs collègues, certains enseignants de lycée professionnel effectuent déjà ces missions et se sentent donc dans l’obligation d’adhérer au pacte pour que leur travail soit mieux reconnu. Certains appellent d’ores et déjà à ne pas signer le pacte à la rentrée prochaine.

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